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Le porc espagnol convoite les pays tiers

Face au contexte européen peu porteur, l’Espagne cherche davantage à exporter vers les pays tiers.

Deuxième opérateur européen de la production porcine derrière l'Allemagne, l'Espagne est devenu très dépendante de ses exportations. En effet, avec un taux de couverture évalué à plus de 120 %, elle doit aujourd'hui trouver où consolider des débouchés, dans un marché sous pression. C'est ce qu'est venue expliquer la semaine passée, lors du congrès Europorc à Vic (Catalogne) Esperanza Orrellana, sous directrice des productions carnées au ministère de l'agriculture espagnol. « La production porcine est un acteur majeur de l'économie agricole du pays avec un chiffre d'affaires de 4,5 milliards d'euros et entre 130 000 et 150 000 salariés. Mais jusqu'à aujourd'hui, les entreprises espagnoles ne se sont pas suffisamment intéressées à l'exportation vers les pays tiers notamment. »

Préoccupations sanitaires

Principalement positionnées sur le marché européen, les exportations espagnoles doivent maintenant s'attacher à des destinations plus lointaines. « Si les exportations vers les pays-tiers ont sensiblement progressé ces trois dernières années pour atteindre 130 000 tonnes et 20 % du total, nous sommes loin de la position que devrait occuper notre pays sur le marché mondial. Il nous faut être attentif en plus au contexte européen peu porteur et en particulier à celui de nos principaux clients que sont aujourd'hui la France, le Portugal et l'Allemagne où la croissance est réduite » plaidait-elle encore pour inciter les opérateurs à voir plus loin. Pour autant, s'engager sur le marché mondial ne sera pas chose facile tant l'offre y est, et sera abondante, en provenance des USA, mais aussi potentiellement dans les années à venir du Brésil et de la Chine.

Parmi les handicaps relevés par Esperenza Orrellana, et qu'il faudra surmonter pour gagner des parts de marchés, la question sanitaire n'est pas des moindres. En proie à une forte prévalence de la maladie d'Aujeski, le pays s'est donné pour objectif de parvenir à éradiquer la maladie des élevages en 2007. Mais si le pari est en passe d'être gagné dans la majeure partie des communautés autonomes, certains secteurs, à forte densité porcine notamment, comme la Catalogne, ont du retard sur ce programme. Certains observateurs doutent que le pays puisse parvenir à accrocher, comme prévu, le statut de pays indemne, estimant à encore cinq années le temps nécessaire pour y parvenir. Tout en regardant avec inquiétude la peste porcine revenir en Allemagne qui rappelle dans le pays le sombre souvenir du dernier épisode de peste dans les pays, en 98, à la suite de l'apparition de foyer aux Pays-Bas. De fait, nombre de frontières restent encore fermées aux produits espagnols à cause de ces préoccupations sanitaires.

Parmi les moyens mis en œuvre par le ministère pour doper les exportations vers les pays tiers dans le cadre d'un plan d'actions, sont prévus une amélioration du dispositif administratif d'autorisation d'exporter (considéré comme trop lourd et complexe et peu facile à mettre en œuvre pour réaliser des marchés ponctuels), l'ouverture et la consolidation des marchés, la mise en place d'un système télématique d'obtention de certificats d'exportations… L'enjeu est de taille puisque la consommation domestique est en baisse sensible (l'année dernière 58,3 kg par an et par habitant contre 62,7 kg en 2004) alors que l'érosion avait été faible depuis 2000, limitée à quelques centaines de grammes.

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