Le porc danois demeure vaillant malgré la conjoncture
« En 2003, la récession a multiplié les résultats négatifs et les problèmes de liquidités » ; ainsi commence la préface du rapport annuel du porc danois (essentiellement représenté par Danish Crown). Le document mentionne de surcroît un prix de vente en 2003 non compétitif en comparaison de celui de pays concurrents comme l’Allemagne. Mais il assure aussitôt que « de nombreux producteurs restent confiants dans l’avenir », suffisamment pour rénover leurs outils et accroître leur production. Les investissements vont préférentiellement vers de très grosses maternités. La tendance est aux installations où les truies sont en groupe après leur service et aux espaces élargis de lactation, de façon à intégrer la filière d’exportation en Grande-Bretagne. La production danoise montre une remarquable stabilité, soutenue en 2003 par l’augmentation des exportations, malgré des prix relativement élevés.
La production a poursuivi son développement sur la base d’un effectif de truies restant un peu en deçà de 1,13 million, passant de 22,9 millions de porcs en 2001 à 24,5 en 2003. L’année dernière ressemble à ce titre à la précédente, avec un poids de carcasse de 78 kg. A noter : le pourcentage de viande maigre, historiquement établi à 60 %, semble avoir diminué l’an dernier, dépassant à peine 60,1 % au printemps et descendant aux environs de 59,6 l’hiver.
Des progrès à l’engraissement
Les performances techniques ont progressé, atteignant des moyennes de 26,1 porcelets par truie et par an et un gain quotidien à l’engraissement de 831 grammes, avec, note le rapport, de fortes disparités selon les producteurs. Ce progrès à l’engraissement s’est accompagné d’une légère augmentation de la consommation alimentaire ; constat que le Comité attribue au nombre croissant d’installations pour truies groupées. n revanche, la prescription d’antibiotiques s’est calmée après s’être accrue avec l’arrêt des régulateurs de flore intestinale. Les Danois ne plaisantent pas avec les attentes sociétales : « Pas d’autres producteurs de porcs ne peuvent (les) battre sur le terrain du bien-être animal, la faible consommation médicamenteuse et les efforts envers l’environnement» lit-on dans le rapport. Afin de présenter une bonne image, le Comité national souhaite que « tous les producteurs (soient) capables d’ouvrir leurs unités et de recevoir des visites, avec ou sans les caméras de la télé ».
La baisse des prix à la production est la principale cause des contre-performances de l’an dernier. Ils ont été de 8,25 couronnes danoises (1,1 euro environ) au kilo, primes comprises, contre 9,59 en 2002 et 11,99 en 2001. Ils ont écrasé les marges brutes, descendues à 147 couronnes par cochon (allant de la naissance à l’abattage), contre 226 en 2002 et 423 en 2001.Les nouveaux investisseurs sont les plus pénalisés. Naisseurs et engraisseurs confondus, ils ont perdu 125 couronnes par truie l’an dernier.