Le pôle de compétitivité nutrition-santé bientôt créé
Le pôle Nutrition Santé Longévité (NSL), l'un des 12 pôles de compétitivité agroalimentaires retenus le 12 juillet dernier par le Comité Interministériel d'Aménagement et de Développement du Territoire (voir LM du 13 juillet dernier), sera officiellement créé le 16 décembre prochain dans le Nord-Pas-de-Calais. Son président, Christophe Bonduelle, l'a annoncé à Lille lors d'une conférence de presse tenue à l'occasion du carrefour européen des biotechnologies qui s'est tenu à Lille du 28 au 30 novembre.
Le pôle NSL traite de l'ensemble de la problématique des relations entre alimentation et santé en s'appuyant sur « une multidisciplinarité exemplaire et des alliances stratégiques originales ». Tant sur le plan préventif, en incitant le consommateur à une alimentation saine, que sur un plan curatif où seront abordées les questions du traitement de l'obésité, des maladies cardiovasculaires ou de celles liées au vieillissement. C'est une réponse aux enjeux de santé rencontrés par nos sociétés occidentales.
Le pôle de compétitivité regroupe dans le Nord-Pas-de-Calais des entreprises agroalimentaires parmi les plus grandes mondiales et dont les centres de décision sont implantés dans cette région, des entreprises de biotechnologies et des centres de recherche académiques. Son originalité ? « Ce sont ces possibilités nouvelles de fertilisation croisée entre industriels, entreprises de biotech et organismes de recherche», selon l'expression de Jean-François Mouney, président du directoire de Genfit et vice-président du pôle. Il va permettre enfin de décloisonner, de bâtir de nouveaux réseaux, de démultiplier les initiatives et de mettre en place de nouvelles synergies entre les secteurs industriels et recherche développement. Un décloisonnement qui permettra assurément d'accélérer les programmes de recherche en Nord-Pas-de-Calais.
Les premiers projets labellisés en février
Christophe Bonduelle place la barre très haut. « En créant ce pôle, nous visons le Top 4 sur le plan international et mondial », estime-t-il. Le patron du groupe spécialisé en légumes transformés porte beaucoup d'espoirs sur le secteur des aliments-santé, ces nouveaux produits auxquels les entreprises donnent « une allégation santé à travers des études cliniques». Le marché est important, que ce soit pour les entreprises agroalimentaires comme pour les entreprises de biotech. C'est un marché qui représente 50 à 100 milliards d'euros à l'échelle mondiale. « A l'orée 2011, 6 à 10 % des aliments seront des aliments santé et nous attendons une croissance de l'ordre de 20 % par an du secteur dans ce domaine », explique le patron de Bonduelle. De quoi satisfaire des entreprises du Nord-Pas-de-Calais comme Ingredia, filiale de la coopérative laitière Prospérité Fermière, également présente dans le pôle.
Les labellisations des premiers projets devraient intervenir dès la mi-février 2006. 39 projets de collaboration sont actuellement recensés pour un montant de recherche d'environ 100 millions d'euros et le président évoque 15 à 20 nouveaux projets qui émergeront chaque année. 2 500 emplois nouveaux pourraient ainsi être créés à terme chaque année avec la montée en puissance du pôle. Outre les établissements de recherche académiques qui regroupent environ 1 800 chercheurs en biologie-santé (Institut Pasteur, CHU, universités de Lille), et les entreprises de biotechnologie regroupées pour l'essentiel dans le parc Eurasanté situé près du CHU de Lille, le pôle s'appuie sur des entreprises agroalimentaires qui pèsent lourd dans la région. Outre le groupe Bonduelle, le pôle compte des leaders mondiaux « dont les centres de décision sont implantés en Nord-Pas-de-Calais», comme Tereos (à travers sa filiale Meiji), Lesaffre, Roquette, Leroux, Mc Cain, Ingredia… soit environ 5 à 600 chercheurs dans les branches recherche-développement qui travaillent au sein de ces entreprises.