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Le pôle alimentaire d'Euralis redresse ses ventes

Quatre marques fortes – Montfort, Rougié, Jean Stalaven, Qualité traiteur – des achats sécurisés de céréales et des productions regroupées placent le groupe coopératif sur la voie de la rentabilité économique. Explications.

Quatre ans après avoir regroupé ses activités canard gras et traiteur, le groupe coopératif des Pyrénées-Atlantiques, Euralis, progresse sur ses segments stratégiques de l'agroalimentaire et tire les premiers bénéfices de sa réorganisation. Au titre de son exercice 2013/2014, ses marques ont globalement progressé de 3,9 %, signalent ses dirigeants Pierre Couderc, directeur général d'Euralis et Alain Tapie, directeur général du pôle alimentaire. Le chiffre d'affaires de ce pôle est en progression de 1,3 % par rapport à l'an dernier, se rapprochant un peu plus du demi-milliard (493 millions d'euros). « La tendance a été de 3 % sur les derniers mois », souligne Pierre Couderc. L'évènement le plus notable a été la relance de la marque de foie gras Montfort : son approche pédagogique des consommateurs et sa politique de « category management » en rayon lui ont fait gagner 3 points de parts de marché. Les dirigeants lui attribuent les neuf dixièmes de la croissance du marché du foie gras frais au cours de la saison festive passée. En valeur absolue, les ventes Montfort ont fait un bond de 7,3 % en un an.

Delpeyrat distancé

Pierre Couderc se félicite d'avoir recreusé l'écart de parts de marché qui s'était réduit avec la marque no 3 (Delpeyrat, ndlr). Il confie l'ambition de rendre Montfort plus présent parmi les bocaux et les produits frais à préparer chez soi. La marque Rougié s'est bien défendue dans la restauration française. Alors que ce secteur est estimé en recul de 5 à 10 %, elle a progressé de 3 % en France. L'activité globale de cette « business unit » ressort en hausse de 2 %.

Ce sont encore des marques qui ont tiré les avancées du groupe Euralis auprès des bouchers, char-cutiers et traiteurs. Jean Stala-ven a progressé de 4,2 % l'an der-nier chez les artisans, et même de 50 % dans le créneau des boulan-gers sandwicheries et saladeries. Qualité traiteur, marque dédiée aux rayons à la découpe et du frais emballé en GMS, a progressé de 4,5 %. En quatre ans, Jean Stalaven aura gagné 22 % auprès des bouchers-charcutiers traiteurs (BCT). Alain Tapie détermine les perspectives sur le moyen terme : « Dans cinq ans, il y aura plus de foie gras Montfort vendu en GMS, plus de ventes aux BCT», déclare-t-il. En marge des quatre marques fortes d'Euralis évoluent les ” marques de distributeurs (MDD). Celles que produit Jean Stalaven sont demeurées stables en volume en 2013/2014.

DE MEILLEURES PERFORMANCES

Le pôle alimentaire d'Euralis a réalisé un résultat d'exploitation négatif de 9,6 millions d'euros au titre de 2013/2014, exercice clos au 31 août. Il a réduit sa perte d'exploitation de 4,5 millions d'euros par rapport à 2012/2013 dans des circonstances difficiles. La perte de cette année est comparable à celle de 2011/2012 (-9 millions d'euros). Le groupe Euralis a maintenu son résultat d'exploitation à 15 millions d'euros pour un chiffre d'affaires net qui a diminué de 1,3 à 1,2 million d'euros. La mauvaise année céréalière de 2014 est responsable de ce recul. Ainsi le chiffre d'affaires hors céréales a crû de 961 à 997millions d'euros. Le résultat net du groupe a diminué de 2 millions d'euros pour 2012/2013 à - 2 millions d'euros. Mais l'endettement reste proche de 200 millions d'euros en dépit d'une augmentation de 10 millions d'euros des investissements (+40 %).

Euralis n'a toujours pas digéré la hausse des céréales

L'objectif n'est pas de progresser en MDD, mais de rechercher le meilleur taux de service et de rentabilité. «C'était notre objectif, en septembre 2013, de rendre les salades compétitives en concentrant leur production à Yffiniac», rappelle Alain Tapie, précisant que cet objectif se maintient.

Les marges brutes n'ont pas forcément été au rendez-vous. Les revalorisations de tarif consécutives à la hausse de l'alimentation des canards à foie gras n'ont été passées qu'après les fêtes. Euralis n'a toujours pas digéré la hausse des céréales, admettent les dirigeants.

Couverture des achats de céréales

Pierre Couderc informe que le groupe coopératif a mis en place une couverture de risques des cours céréaliers à la fin de l'an dernier. Ce dispositif a pris place dans la structure interne (propre au groupe) qui travaillait jusqu'alors aux ventes de céréales. L'an dernier au démarrage de l'exercice, le groupe anticipait une année difficile. Il a été décidé de mettre moins de canards en production. Les stocks, notamment de coproduits du canard, mal valorisés, s'en sont trouvés réduits en fin de saison. Ce fut là un des premiers bénéfices du système informatique de planification mis en place.

Euralis voit aussi le bout de sa concentration industrielle. En 2012, le groupe avait dû provisionner 17 millions d'euros au titre d'un plan de sauvegarde de l'emploi. Le repreneur de Jean Stalaven a supprimé plus d'une centaine de postes sur les sites industriels de la Somme, du Loiret et de Bretagne. « On avait une surcapacité industrielle face à un tassement de nos marchés qui menaçait notre rentabilité », disait début 2013 le président d'Euralis, Christian Pèes.

Entrée en production en Chine

L'usine de salades traiteur haut de gamme de Saint-Agathon près de Guingamp en Côtes-d'Armor, un outil de 7 300 m2 bâti en 2007 pour les MDD, a été sacrifié, de même qu'une usine de salades standard plus réduite à Château-Renard dans le Loiret. L'usine de plats cuisinés de Roye dans la Somme a été fermée au profit du site de Dunkerque. Le site d'Yffiniac dans les Côtes-d'Armor concentre les principales activités. Le montage d'une nouvelle usine vient d'y débuter. Elle va accueillir l'été prochain les activités charcutières et de plats cuisinés de Saint-Brieuc en Côtes-d'Armor, pour 12,5millions d'euros de travaux et installations. Le meilleur prix des sites vendus n'est pas la priorité du groupe. Celui-ci cherche surtout à «assurer leur continuité», affirme Pierre Couderc, au nom des «engagements moraux» auxquels Euralis est tenu, insiste-t-il. Le dirigeant a par ailleurs annoncé l'entrée en production en septembre de l'usine chinoise de Rougié. « C'est une installation aux mêmes standards que celles de Rougié en France », assure-t-il. Elle représente un investissement de 7millions d'euros au titre de l'exercice 2013/2014 et aura coûté 12 millions d'euros en tout.

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