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Le poireau primeur nantais en difficulté

Le poireau primeur nantais reste mal connu par le consommateur et les acheteurs.

« Aujourd’hui on est obligé de rester sur le poireau primeur, vu les investissements qui ont été faits ces dernières années », confie Roland Leroy, président de la section régionale des producteurs de poireau du Val de Loire. Mais le cœur n’y est pas toujours. D’ailleurs ceux qui ont le moins investi commencent à se retirer de la production. Résultat : la production de poireau primeur nantais devrait occuper 515 ha cette année contre 567 l’an passé, enregistrant ainsi une baisse en surface de près de 10 %. Ce recul concerne davantage les poireaux semés (les plus précoces) que les poireaux plantés (en marché dès le début juin). « La baisse des surfaces en semé s’explique par les difficultés économiques et les soucis de main-d’œuvre», souligne Roland Leroy.

Le dossier CCP en stand-by

En 2003, le poireau primeur nantais s’est vendu en moyenne à 0,43 euro/kg (réglé producteur) alors que le seuil de rentabilité se situe à 0,60 euro/kg. Or ce produit emploie près de 1 500 salariés sur 4 mois. Dans une région où le produit phare reste la mâche, le poireau semé présente de surcroît l’inconvénient d’occuper les terres en automne et en hiver, mois de semis de la mâche. Pour autant si la région veut maintenir sa place sur les marchés, elle a besoin de garder son avantage en matière de précocité. Pour résoudre ce dilemme, les organisations de producteurs ont initié des recherches afin de sélectionner des variétés de poireau précoces, à planter. Le résultat de ces expérimentations pourrait permettre au poireau primeur de sortir de son marasme et d’accéder à une meilleure notoriété via une CCP ou une IGP.

« Des démarches ont été lancées pour l’obtention d’une CCP, mais on a un problème car le poireau primeur semé est classé en catégorie II, les fraudes considérant qu’il peut y avoir un début de montaison. Le dossier est donc aujourd’hui en stand-by », explique Roland Leroy. Malgré un assouplissement de la règle en 2002, à l’heure actuelle seulement 10 à 20 % des volumes de poireau primeur passent en catégorie I.

L’autre problème du poireau primeur nantais réside dans le fait qu’il est peu différencié du poireau d’hiver par le consommateur. En outre, le poireau ne bénéficie pas d’une image très moderne. Pour sortir de cette situation, des essais sont menés par le CTIFL sur différents packagings (barquette, poche, sac…). « On a beaucoup de choses à faire», conclut Roland Leroy.

L’an dernier 23 082 tonnes de poireau nantais ont été commercialisées dont 6 614 tonnes à l’export. Les bas prix ont permis au produit de conquérir de nouveaux marchés tels que la Tchéquie, la Pologne et la Slovaquie. En France, la consommation n’a en revanche pas été au rendez-vous du fait notamment de la canicule. Pour la campagne 2004 qui a débuté cette semaine, la production s’annonce à peu près équivalente à l’an dernier. Le lancement s’avère assez difficile du fait de la présence encore massive du poireau d’hiver belge.

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