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Le passage de l’UE à 27 offre de belles opportunités

La Bulgarie et la Roumanie vont devoir s'aligner sur la réglementation européenne. Cela va modifier leurs courants d'importation, notamment en porc et en bœuf.

L'élargissement de l'UE aiguise l'appétit des industriels de la viande. Au 1er janvier 2007, la Bulgarie et la Roumanie réaliseront leur intégration. « On exporte déjà chez eux. L'entrée dans l'UE va faciliter les échanges », souligne Paul Rouche, président délégué du Syndicat du commerce du porc (SNCP). Cette année, les exportations françaises de porc devraient tourner autour de 10 à 12 000 t vers la Roumanie et de 5 à 6 000 t vers la Bulgarie. De nouvelles opportunités vont se présenter. Les deux pays vont devoir s'aligner sur les règles communautaires. Cela implique un approvisionnement hors UE exclusivement à partir de pays et d'abattoirs agréés. Les droits de douane seront modifiés. « On espère prendre des parts de marché aux Canadiens et aux Américains, déclare Paul Rouche. La Roumanie importe aujourd'hui pas mal de jambons du Canada. »

Concernant la viande bovine, la Bulgarie achète de gros volumes de trimmings sur le marché mondial. Ses importations ont doublé en deux ans, atteignant 70 000 t en 2005. Il s'agit de déchets de découpe congelés, qui viennent de plus en plus du Brésil, avec de faibles droits de douanes. « De nouveaux équilibres vont sûrement apparaître entre les importations des pays tiers et de l'UE», juge Philippe Chotteau, de l'Institut de l'élevage. Même schéma en Roumanie, qui achète environ 15 000 t à l'étranger, dont une partie au Brésil. A la Fédération de l'industrie et des commerces en gros des viandes (FNICGV), on estime qu'il sera « difficile aux opérateurs bulgares et roumains de poursuivre leurs achats en provenance des pays tiers dans les mêmes proportions. Ils devraient se reporter sur le marché communautaire, ce qui provoquera une tension des cours. »

La menace russe

Revers de la médaille, un risque existe au niveau sanitaire. « Il faudra être particulièrement prudents dans les échanges d'animaux vivants, souligne Paul Rouche. Les conditions d'élevages chez les deux entrants sont très différentes des nôtres. Ils sont très sensibles aux maladies. On risque des embargos de la part de pays tiers, qui ne régionalisent pas forcément les restrictions sanitaires. »

Par ailleurs, l'élargissement de l'UE froisse la Russie. Moscou a donné dimanche un deuxième avertissement à Bruxelles. Si les Commissaires européens ne fournissent pas des garanties de la qualité des produits carnés, notamment de ceux provenant de Roumanie et de Bulgarie, Moscou frappera d'embargo les importations de viande de tous les pays de l'UE. En octobre, la Russie a déjà cessé d'acheter de la viande des deux futurs entrants, où des cas de grippe aviaire et de peste porcine avaient été constatés. Le service pour le contrôle vétérinaire et phytosanitaire craint qu'après leur adhésion à l'UE des produits dangereux n'arrivent en Russie via d'autres pays membres. Certains analystes considèrent les menaces de Moscou comme une manœuvre politique. Car les Russes ont du mal à s'imposer sur le marché mondial.

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