Le paradoxe de Pythonisse
La prévision à très long terme n’est périlleuse qu’à la mesure de la capacité de vérification qu’elle encourt. Quand Philippe Chalmin, professeur à Paris-Dauphine, économiste médiatique et responsable du rapport Cyclope, se livre comme il le fit devant l’ assemblée du groupe céréalier Senalia, à une prospective à 50 ans, il risque peu d’être contredit par ceux qui seraient encore en mesure de le faire en 2054. Pour Philippe Chalmin donc, le 21e siècle sera agricole ou ne sera pas. La population du globe atteindra alors 9 milliards d’individus, qui voudront manger plus et mieux. Comme les surfaces de terre cultivable sur la planète ne sont pas multipliables à l’infini, l’agriculture de la vieille Europe a encore quelques belles perspectives, malgré l’émergence des concurrents comme le Brésil ou les pays de l’est européen. Philippe Chalmin prédit donc une agriculture de plus en plus performante, dénonce le « débat franchouillard » sur les OGM et fustige au passage les technocrates de Bruxelles – ce qui constitue un bon moyen pour s’attirer la sympathie d’un auditoire agricole. Au passage : le rapport Cyclope avait prédit le baril de pétrole à 25 $ en 2005. Mais l’année ne fait que commencer…