« Le Paquet Hygiène va redessiner le paysage »
LM : Quelle évolution pressentez-vous pour votre activité ?
Raymond Folliot :Depuis deux ou trois ans, l'activité de l'abattoir se stabilise à quelque 11 500 tonnes multi espèces. Elle sera identique pour 2007. Toutefois, de nombreuses incertitudes pèsent sur l'année 2008. La filière viande est en pleine mutation, avec la flambée des prix des matières premières, le départ à la retraite des baby-boomers, l'évolution des quotas laitiers. Si la production se réduit, des abattoirs verront leur part de gâteau diminuer. Tout dépend du nombre d'établissements en activité. A ce propos, les mises aux normes devraient modifier le paysage. Une nouvelle date butoir arrive l'an prochain dans le cadre du Paquet Hygiène. Cela modifiera la répartition des outils. Des abattoirs pourront récupérer quelques tonnages. A la Seac, nous sommes dans les clous de la réglementation. Des projets ont été mis sur la touche, ceux concernant l'environnement, avec l'Iso 14000 et la norme HQE. Mais, d'autres avancent, notamment la réduction du coût de transformation des déchets. Sur ce point, il reste simplement à obtenir le feu vert de l'administration. Le process est lui opérationnel.
LM : Comment s'explique le retard de certains de vos projets ?
Raymond Folliot :L'entreprise a des paliers à franchir. Nous rencontrons d'énormes difficultés à recruter et à stabiliser le personnel de production. Rien d'étonnant, dans un bassin de quasi plein emploi comme la Vendée. Les ressources humaines constitueront donc la priorité dans notre budget 2008. Des actions ont été engagées. Il s'agit d'aller plus loin, en essayant de changer l'image du métier. La communication dans les écoles sera poursuivie, à travers des visites d'usine. Nos contacts avec l'ANPE, les missions locales pour l'emploi doivent être renforcés. D'ici au mois de janvier, un mémo sera rédigé, soulignant les spécificités de notre offre. L'une d'elles est de pouvoir travailler uniquement le matin. Par ailleurs, tout le personnel doit participer à une réflexion sur la méthodologie, l'organisation au sein de l'établissement. Comment par exemple accueillir une nouvelle recrue et faire en sorte que l'intégration se passe bien ? Le budget 2008 doit aussi intégrer un programme de qualification visant à conserver les gens en intérim. Sur 40 employés en production, une dizaine est intérimaire. C'est trop. L'objectif est de ne pas dépasser les 10 % de flexibilité. Au-delà, cela revient trop cher.
LM : Des changements sont intervenus à la tête de l'abattoir (lire LM du 17/11). Quel est votre nouveau mode de fonctionnement ?
Raymond Folliot :Un comité de direction a été créé, regroupant les principales fonctions de l'entreprise. Il dispose d'une autonomie de décision. Mon retour à la Seac s'explique par le départ d'Eric Martineau, qui m'avait lui-même succédé au poste de DG, il y a à peine deux ans. La situation est transitoire.