Le pain, un enjeu stratégique pour l’État égyptien
L’Égypte est le premier pays consommateur de pain avec une moyenne quotidienne de 400 grammes (un chiffre équivalent à celui rencontré en France dans les années 1900). Aliment de base pour la majorité de la population, ce pain leur apporte 80 % des apports caloriques quotidiens. Il reste encore stratégique pour la sécurité alimentaire du pays.
Il existe plusieurs types de farine, en fonction du taux d’extraction correspondant à la quantité de farine produite à partir de 100 kg de blé. Le pain fabriqué à partir de farine à 82 % d’extraction est un pain subventionné (pain baladi) fabriqué par les boulangeries publiques. Elles ne fabriquent que du pain subventionné sur un quota de farine qui leur est accordé et rémunéré par le ministère de la solidarité. Le ministère de la Solidarité distribue chaque mois 650 000 tonnes de farine aux boulangeries publiques.
Le pain non subventionné est fabriqué à partir de farine à 72 % d’extraction. Il peut être vendu librement sous toutes formes de pain par des boulangers ou autres distributeurs privés. Cette farine non subventionnée produite dans les moulins privés sert à la fabrication des pains fino, shami, (20 %) du pain ainsi que des viennoiseries, pâtisseries et biscuiteries, et pâtes alimentaires.
Le prix du baladi (130 g cuit) est d’environ de 0,4 centime d’euro (5 piastres). En réalité le prix de revient de ce pain se situe aux environs de 20 à 25 piastres (0,16 à 0,20 euro), soit 5 à 6 fois plus cher ! Il est fabriqué dans 17 500 boulangeries. Par comparaison, le français paye sa baguette 80 centimes d’euros : soit 200 fois plus que le baladi !