Le nouveau président d’Unéal veut « faire fructifier l’héritage »
Bertrand Hernu veut aller vite. A peine élu à la présidence d’Unéal, il va mettre en chantier un nouveau projet d’entreprise. Il l’a annoncé lors de l’assemblée générale du 11 décembre dernier. Les groupes de travail seront définis le 17 décembre au terme du conseil d’administration. Administrateurs, salariés ainsi que « l’ensemble de ceux qui souhaitent apporter leur contribution », vont donc dessiner les futurs contours de la coopérative….et ses implications dans le groupe régional. Ce sera sûrement un extraordinaire « remue-méninges ». La période qui vise à se projeter dans l’avenir n’est pas sans risque. Les variables ne manquent pas : volatilité des marchés, évolution de la PAC, contraintes environnementales, exigences accrues des coopérateurs… « Les résultats financiers de notre coopérative, tout comme ceux de notre groupe sont régulièrement excédentaires depuis quatre ans. Nous pouvons désormais optimiser nos performances », a souligné néanmoins le nouveau président.
Avec son équipe, Louis Ringô a bâti depuis 2002 les fondations d’Unéal. La nouvelle équipe veut amplifier les résultats obtenus, répondre aux nouveaux besoins qui émergent, tout en entraînant le maximum d’adhérents dans son sillage. Un pari ambitieux ! Michel Rivet, le directeur général qui a pris depuis un an les commandes du groupe et Christian Cordonnier, directeur général adjoint, l’ont répété devant 500 invités : « le groupe Unéal peut s’appuyer sur des filières régionales qu’il a contribué à structurer et à renforcer ».
Embûches dans les filières animales
Dans le secteur végétal, le groupe est fier des investissements réalisés et les coopérateurs rassurés sur la valorisation de leurs céréales. Après ses engagements historiques dans Malteurop, Unéal s’est investi dans les biocarburants (le groupe livre 10 % de sa collecte blé dans l’usine de Lillebonne appartenant à Tereos où il a investi 4,4 millions d’euros) et dans l’amidon (après ses contrats passés avec Roquette, Unéal s’est engagé dans Syral en injectant 8,5 millions d’euros). Le groupe est également en train de restructurer ses filières animales. Les choses sont plus lentes, plus difficiles et parfois semées d’embûches. Elles ne sont pas bouclées en volailles, la restructuration dans la filière porcine peine, et les discussions courent toujours dans le secteur bovin entre Unéal et le groupement Cevinor. Néanmoins, Bernard Decherf, responsable des productions animales, évoquait un possible développement du groupe dans le secteur ovin… « On devrait en savoir plus dans les prochaines semaines », a-t-il confié.
« En réponse aux besoins nouveaux qui se font jour, il faut mettre en avant de nouvelles collaborations, que ce soit entre agriculteurs ou entre coopératives, tant en Picardie qu’en Champagne-Ardenne », a lancé Bertrand Hernu. Mais pas question de modifier ni les centres de décision, ni le périmètre d’intervention ! A titre d’exemple, la nouvelle plateforme arrageoise Vertdis destinée à l’approvisionnement des magasins verts d’Unéal, devrait livrer les magasins verts de Noriap, la coopérative picarde voisine. « Nous sommes en effet entrés au capital de la filiale » magasin vert « de Noriap », a annoncé Michel Rivet.
Durant la campagne 2006-2007, le groupe Unéal a collecté 1,527 millions de tonnes (-3 %), dont 1,08 Mtonnes pour la coopérative, le reste étant le fait des deux négoces associés (Houssin et Grainor). Une collecte qui est passée de 1,748 millions de tonnes en 2003-2004 à 1,470 millions de tonnes cette année. Le chiffre d’affaires du groupe est passé de 589 à 622 M d’euros et le résultat net de 10,406 à 8,282 M d’euros. Unéal regroupe 8 000 coopérateurs et emploie 1 467 salariés (650 pour les jardineries et 460 pour la coopérative). Elle figure à la 19 e position dans le classement des coopératives françaises.
« Le groupe Unéal a progressé dans toutes ses activités, exceptée celle de la coopérative qui a rencontré une année difficile en 2006-2007 », a expliqué Michel Rivet. Même si son chiffre d’affaires a augmenté de 6,6 % (336,5M d’euros), le résultat net de la coopérative est tombé de 7,3M d’euros à 2,8 millions d’euros (-64 %). La jardinerie et l’activité machinisme agricole sont nées à l’ombre des silos, expliquait Michel Rivet qui insistait sur les bons résultats obtenus par ces deux filiales. Elles permettent aujourd’hui au groupe d’envisager son avenir avec confiance. Et de permettre à la coopérative de rebondir ?