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Le négoce bétail/viande estime que ses spécificités ne sont pas prises en compte

L’industrie privée de la viande déplore que la spécificité des associations d'éleveurs ne soit pas prise en compte dans le projet de loi d'orientation agricole, dont Les Marchés ont révélé des extraits mardi. Le secteur privé (commerçants en bestiaux et abattoirs privés, partenaires des éleveurs au sein de ces associations) affirme avoir découvert les articles relatifs à l'organisation des producteurs lors de la présentation du projet de loi au Conseil supérieur d'orientation de l'agriculture française le 29 mars dernier. « Nous ne pouvons que déplorer ce manque de concertation, déplore Nicolas Douzain, le directeur de la FNICGV. Les mesures relatives à l'organisation des producteurs sont transversales et ne tiennent absolument pas compte des fortes spécificités des filières. Or dans le secteur de la viande, il existe une forme d'organisation qui s'appelle les associations, qui comptent en leur sein un collège acheteur, composé obligatoirement de commerçants en bestiaux et d'abattoirs. Cela représente près de 30 000 éleveurs et c'est la source principale d'approvisionnement des abattoirs privés français ».

Le rôle de l’industrie « totalement occulté »

Selon la FNICGV, le texte favorise l'organisation en groupements de producteurs au détriment des associations d'éleveurs. Si les associations sont bel et bien reconnues dans l'article 12 du projet de loi Les statuts des organisations de producteurs « doivent prévoir le transfert de propriété de la totalité ou d'une quantité déterminée de la production de leurs membres en vue de sa commercialisation », dit l'article L.551-1qui ajoute : « en l'absence d'une telle disposition, les organisations de producteurs doivent prévoir la mise à disposition de leurs membres des moyenstechniques, matériels et humains nécessaires à leur action de mise sur le marché »., le texte prévoit que lorsque celle-ci commercialise pour le compte d'un producteur, elle le fasse « dans le cadre d'un mandat dans lequel le mandant détermine le prix de cession ». Or, selon la FNICGV, dans le cas d'une association d'éleveurs, celle-ci devrait bénéficier d'un double mandat, des éleveurs et des négociants.

En outre, le secteur du négoce constate qu’une priorité sera donnée dans l'attribution des aides aux unions de groupements, qui n’existent que dans le cadre coopératif, le transfert de propriété devenant une condition d'accès aux aides. Les organisations du secteur privé craignent que cette situation ne crée un monopole interdépartemental d'approvisionnement pour les coopératives. « Ce texte oppose encore les organisations les unes contre les autres, c'est dommage. Nous allons nous battre pour rétablir l'équité », poursuit Nicolas Douzain pour qui, « le plus grave dans cette affaire, c'est que le rôle des industriels dans l'organisation des filières soit totalement occulté. »

  

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