Le myscanthus : une plante miracle ?
La société britannique de statut coopératif Bical cherche à implanter en France le myscanthus, une plante à fort rendement de matière sèche utilisée par des industriels –combustibles, production de litière, construction… L’idée est simple : Bical prospecte des agriculteurs pour qu’ils s’engagent sur une quinzaine d’années à cultiver du myscanthus. La plante sollicite peu les sols et est « autodésherbante ». Bical fournit le plant, suit la culture et procède à la récolte, annoncée de l’ordre de 15 à 25 tonnes par hectare. Dans le même temps, Bical propose cette herbe à haut rendement calorifique à de gros consommateurs de combustibles (centrales thermiques, usines à papier…) et propose d’ouvrir son capital aux agriculteurs sous contrat. Par ce système, Bical garde la main sur la production et s’assure les dividendes de la commercialisation du myscanthus déchiqueté. Le schéma coopératif a parfaitement fonctionné en Grande-Bretagne où 17 000 hectares ont été plantés depuis 1998, expliquait récemment Emmanuel de Maupou, directeur général France, en prospection dans le Finistère. Depuis le printemps, Bical organise en effet des journées d’information en Bretagne, Normandie, Ile de France, Champagne Ardennes, Nord Pas de Calais et Centre. Aux agriculteurs intéressés, ils leur promettent un prix de reprise de 50 euros minimum la tonne. Le deal apparaît d’autant séduisant que le myscanthus est éligible à la jachère et aux cultures énergétiques. Coût d’implantation : 3500 euros l’hectare. Un coût élevé justifié par la longue durée du contrat et le niveau de l’excédent brut d’autofinancement -un peu plus de 600 euros par an et par hectare. Bical vise de 750 à 1500 hectares en 2007 en France.