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Le mareyeur Le Venec s'ouvre à la RHD


> Alan Le Venec, président de l'entreprise éponyme.
L'entreprise de marée concarnoise a investi en début d'année dans une portionneuse de filets de poisson. L'objectif : s'ouvrir le marché de la restauration hors domicile, diversifiant ainsi ses débouchés sur un réseau demandeur de produits locaux. Reportage.

Au démarrage de la ligne, en début d'année 2014, les jambes d'Alan Le Venec, président de l'entreprise familiale (7 millions d'euros de chiffre d'affaires, 35 salariés), ont tremblé un petit peu. À peine la portionneuse à poisson mise en service à Concarneau – l'atelier d'Erquy (cinq salariés dans les Côtes-d'Armor) n'en dispose pas –, des coups de tabac successifs clouaient plusieurs semaines durant tous les navires au port. Pas de bateau, pas de poisson à transformer. Mais la mauvaise fenêtre météo ne risquait pas de mettre en péril toute l'opération d'extension de l'atelier (+450 m2 à 1 750 m2 ) pour près de 1 million

d'euros dont 100 000 pour la machine à débiter le poisson. Sondé depuis près de deux ans, le marché de la restauration collective de proximité était prêt.

Dès 2012, les maisons de retraite et cantines scolaires du Finistère ont été prospectées par les commerciaux du mareyeur. Les cuisiniers leur ont raconté qu'ils n'avaient pas d'autre solution que d'acheter des produits importés, frais ou surgelés. Trouvant bien dommage que personne ne leur propose un produit frais des côtes bretonnes prêt à l'emploi, à un prix compétitif (pas plus de 10 euros/kg). La France importe près de 80 % des produits de la mer qu'elle consomme. Mais est-il normal que ce ratio soit le même en Bretagne, première région française de production ?

Or, ces produits frais débarqués en Bretagne existent. Ils s'appellent églefin, merlan, merlu, tacaud, cabillaud, lieu jaune, lingue bleue, lieu noir, mostelle… « De notre côté, nous cherchions une manière d'écouler les filets de poisson vendus de plus en plus en grande taille », précise Alan Le Venec. Le mareyeur ne le dit qu'à demi-mot, mais il cherche aussi à l'époque à réduire sa dépendance à la grande distribution, - 60 % de son chiffre d'affaires. Avant d'investir dans la portionneuse et s'ouvrir le marché de la RHD, l'entreprise de mareyage concarnoise veut d'abord tester le marché. Pendant un peu plus d'un an, les personnels de l'atelier s'organisent pour portionner manuellement les filets pelés et désarêtés.

L'offre du mareyeur est arrivée à point nommé sur un marché où l'on vante de plus en plus le consommer local, le circuit court, la réduction de l'empreinte carbone des produits… Le Venec a même imaginé un contenant réutilisable, une caisse plastique stockable en frigo de cuisine.

Multiplier les ventes par trois

Après un premier exercice presque complet, les ventes devraient représenter « près de 350 000 euros, soit 5 % du chiffre d'affaires de l'entreprise », indique le mareyeur. Un marché qui se substitue à une baisse des ventes en GMS. Selon lui, il ne s'agit que d'un début. Alan Le Venec a pour objectif de multiplier les ventes par trois dans un délai de trois à cinq ans. Pour l'heure, la PME a les coudées franches sur un marché où il y a encore peu de concurrence. « Si l'on crée de la valeur en diversifiant nos débouchés, alors nous sauverons le métier de mareyeur qui est amené à disparaître sans ça », analyse-t-il.

UN MARCHÉ DE PLUS D'UN MILLIARD D'EUROS

« Les achats de produits aquatiques dans la restauration hors foyer en 2013 » sont évalués à 1,135 milliard d'euros, selon une étude du Crédoc publiée par FranceAgriMer en septembre 2014. La RHD achète en priorité des poissons nature (61 %), qu'ils soient frais entiers, surgelés découpés ou frais découpés, des coquillages crus (14 %) et des produits traiteur (13 %). Le reste se répartit entre les crustacés crus (6 %), les conserves de produits aquatiques (4 %) et les céphalopodes (2 %). La restauration commerciale achète plus de produits de la mer que la restauration collective. 49 % des achats en produits aquatiques en 2013 étaient du fait des indépendants et 21 % des chaînes. Cependant, il faut noter que les restaurants collectifs autogérés achètent autant que les restaurants commerciaux indépendants.

Brèves Brocéliande étend sa gamme sans antibiotique

Brocéliande, marque du groupe coopératif Cooperl, étend sa gamme « Bien élevés », issue de porcs élevés sans antibiotique, en lançant un jambon, des lardons nature et fumés, et des saucisses et chipolatas, en versions « avec des morceaux de jambon » ou « allégées ». Le jambon a été sélectionné pour représenter la France à l'exposition universelle de Milan de mai à octobre 2015.

Appel à projets pour le mareyage

France Filière Pêche vient de lancer un appel à manifestations d'intérêt, doté de 250 000 euros, pour la mise en place de projets collectifs concernant le secteur du mareyage en 2015.

Les projets (à déposer avant le 29 décembre) devront entrer dans au moins un des grands axes stratégiques suivants : qualité et sécurité ; traçabilité et transmission de l'information ; conditionnement ; expédition ou optimisation et mise en place de marchés.

Fertil'Éveil investit dans le compostage

Regroupant Cavac, Coop Éveil et Terrena, Fertil'Éveil a décidé d'investir 4,5 millions d'euros dans le projet d'une unité de compostage en enceinte confinée en Centre Mauges. Objectif : produire 45 000 tonnes par an de compost de haute qualité agronomique, issu de la valorisation de 50 000 tonnes d'effluents d'élevages agricoles. L'unité sera mise en service en janvier 2017.

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