Le marché tente de se stabiliser
La semaine passée aura été difficile pour le soja, qui est tombé à son niveau le plus bas depuis cinq mois. Le marché a été long à digérer le dernier rapport USDA et sa nouvelle estimation de production aux États-Unis qui a permis de détendre les bilans. À cela se sont ajoutées plusieurs annulations de bateaux chinois sous le prétexte de mauvaises marges de la trituration (ceci étant, comme toujours en pareil cas, les explications sont rares et les informations imprécises). Le marché a également réagi au contexte macro-économique avec des inquiétudes aux États-Unis mais aussi en Chine quant à la vigueur économique, et en Europe évidemment avec le nouvel épisode de la crise grecque qui fragilise à nouveau l’euro.
Reprise à Chicago
Changement de tableau sur ce début de semaine avec une tentative de consolidation à Chicago. L’huile, la graine et les tourteaux ont retrouvé le chemin de la hausse. Cette reprise s’inscrit tout d’abord dans le sillage des cours du pétrole. L’or noir a bien progressé lundi, suspendu au développement de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza. Le marché est également soutenu de l’autre côté de l’Atlantique par un regain d’optimisme des opérateurs boursiers qui pensent un accord possible entre républicains et démocrates, ce qui pourrait empêcher un clash fiscal redouté. Le marché a aussi réagi au rapport de fin de semaine sur les exportations américaines de soja qui marquent toujours une très confortable avance sur les chiffres de la campagne dernière. Le soja enfin a été aidé par un frémissement sur l’huile de palme, soutenue elle-même par le bond chiffre des exportations malaisiennes du 1er au 20 novembre, avec un million de tonnes vendues.
Situation contrastée au Brésil
Ceci étant, ce retour à la hausse pourrait s’avérer fragile. La semaine n’est pas porteuse aux États-Unis puisque ce jeudi les Bourses seront fermées en raison des fêtes du Thanksgiving et les incertitudes demeurent sur la santé de l’économie. Le marché risque donc de rester incertain et ne trouvera de réelle direction qu’à l’approche des récoltes en Amérique du Sud. D’ici là, il risque de varier et y compris de façon brutale en fonction des évolutions météorologiques. Pour l’heure, au Brésil, la situation est contrastée avec le nord du pays qui continue à être arrosé de façon satisfaisante, avec des conditions de cultures proches de l’idéal, et le sud du pays où en revanche les conditions sont trop sèches et appellent des précipitations sur le mois de décembre.
En Argentine, la situation est moins claire. Le retour à des conditions sèches la semaine dernière a permis aux travaux des champs de reprendre et les semis progressent. Pour le gouvernement ils sont à ce jour réalisés à hauteur de 31 % contre 46 % l’an dernier à la même époque. Les chiffres donnés par les opérateurs sont très différents puisqu’ils font état de semis réalisés à 22 % contre 37 % l’année dernière.