Le marché fait face à une pénurie d’ovoproduits
Les fabricants d’œufs liquides et d’œufs durs à destination de la restauration peineront dans les prochains jours à honorer leurs contrats. En cause : la réduction de la production d’œufs à l’échelon européen, accentuée par la mise aux nouvelles normes de bien-être des poules en batterie, toujours en cours. « On va être obligés de revaloriser tous nos prix, alerte Patrick Aulard, directeur commercial RHD d’Ovoteam et du groupe Glon pour le hard discount. La matière première pour certains produits a atteint le prix de vente. » La plupart des contrats, négociés aux 3ème et 4ème trimestre 2011, ont pris effet le 1er janvier pour l’année 2012 entière. Ils servent de référence aux grossistes. Le manque d’oeufs, dans le groupe Glon qui achète jusqu’à 30% de ses besoins hors contrat, va poser la semaine prochaine « d’énormes difficultés à assurer toutes les livraisons », confie-t-il. Patrick Aulard prévoit de « fortes ruptures » sur certaines familles d’ovoproduits. « L’Espagne n’est plus excédentaire et néanmoins régulièrement sollicitée par l’Angleterre ; tout le monde cherche des œufs », affirme-t-il. Le Snipo (syndicat national des industriels et professionnels de l’œuf) prépare une communication pour signaler l’effet désastreux du manque d’investissements et de motivation dans la ponte européenne depuis deux ans, et l’état critique de l’industrie.