Le marché du soja soutient le colza
Le Département américain de l'agriculture, l'USDA, en publiant le 10 mai dernier son rapport mensuel sur l'offre et la demande pour les grandes cultures a, en allant au-delà des attentes des analystes, provoqué un net sursaut du soja. Parmi les éléments à retenir, une hausse des exportations de soja origine américaine, conséquence d'une demande qui ne faiblit pas en provenance de la Chine notamment à l'image des 7,1 millions de tonnes (Mt) importées sur le mois d'avril. De plus, l'USDA a révisé à la baisse la production du Brésil de 1 Mt et celle de l'Argentine de 2,5 Mt, en raison des intempéries. Les premières estimations de production sur l'ensemble du continent américain font état d'une baisse de la production l'an prochain, ce qui ajoute au sentiment haussier déjà inscrit chez les traders de ce produit. Cette attente est toutefois à relativiser dans la mesure où les prix actuels pourraient inciter les agriculteurs américains à semer plus de soja que prévu au détriment du maïs dont les cours demeurent stables.
Le colza remonte timidement la penteLe colza a bien sûr profité de cette embellie sur le soja pour remonter la pente mais timidement. Sur cette fin de campagne, les derniers lots qui sortent de culture ou des organismes stockeurs trouvent preneurs sur la trituration intérieure mais les besoins sont modestes. Ils trouvent également la voie de l'exportation à destination de l'Allemagne où les triturateurs semblent à découvert. Les prix de l'ancienne et de la nouvelle récolte sont désormais à parité. Alors que les cultures sont en fin de floraison et ont perdu l'avance qu'elles enregistraient jusqu'alors, le ministère français de l'Agriculture vient de sortir ses derniers chiffres. En 2016, la sole de colza augmenterait de 1,3 %. Elle serait néanmoins en recul de 0,8 % par rapport à la moyenne 2011-2015. Sur un an, la sole augmenterait en Champagne-Ardenne et en Picardie. Elle diminuerait en Bourgogne. À la mi-mai, les cours bénéficient également de la baisse de l'euro et de la remontée de l'or noir. Toutefois, pour la prochaine campagne, les nuages s'accumulent sur le complexe oléagineux français et européen. En France, le diffèrend qui oppose les OS et Saipol n'a toujours pas trouvé d'issue et paralyse les transactions. Les difficultés rencontrées par le biodiesel ont conduit les Allemands qui consomment une partie de nos graines à fermer une importante unité tandis qu'en France, Saipol a décidé de réduire la voilure. Alors, même s'ils remontent, les cours de la nouvelle récolte sont largement en dessous de ce qu'ils étaient l'année dernière à la même date. Paul Varnet