Le marché du colza au plus haut

Le marché mondial du soja, et plus particulièrement sa cotation de référence à Chicago, continue à faire du yo-yo. La grève des transporteurs brésiliens est maintenant suspendue, et le retour des graines dans les ports a déclenché une baisse aux États-Unis qui en l'absence de l'origine Brésil avaient profité d'un effet d'aubaine pour continuer à servir la Chine. L'origine USA pâtit en outre de l'effet dollar qui nuit à la compétitivité de la graine nord-américaine. Tout n'est pas terminé pour autant, une nouvelle rencontre entre les camionneurs et les pouvoirs publics brésiliens est programmée pour cette semaine, et le conflit pourrait reprendre avant même que le trafic soit revenu à la normale.
Dans le même temps, les conditions météorologiques ne sont pas idéales en Amérique du Sud, les pluies dans le nord de l'Argentine font craindre pour le rendement et la qualité alors qu'au sud, c'est la sécheresse qui nuit au bon développement des cultures. Dernier élément pour l'Amérique du Sud, les scandales à répétition au Brésil et en Argentine pèsent sur les monnaies et n'encouragent pas les producteurs à prendre position, estimant que la possession de soja est plus sûre que celle de monnaie sonnante et trébuchante.
Ceci étant, même si les disponibilités tardent à arriver dans les ports et même si le climat peut se montrer contrariant, il ne fait nul doute maintenant que la récolte de l'hémisphère Sud atteindra des records, et ce, alors que l'appétit du géant chinois pourrait connaître une pause du fait d'indicateurs économiques semblant marquer une pause. Les prix devraient rester durablement sous pression.
Baisse des disponibilités en colzaLe colza, même s'il continue d'évoluer dans le sillage du soja, le fait un cran plus haut et avec des variations journalières moindres. Depuis octobre et en tendance longue, la graine ne cesse de grimper et atteint à la mi-mars son niveau le plus haut de la campagne. Plusieurs facteurs contribuent à cette bonne santé relative, la baisse des disponibilités tout d'abord alors que la campagne est bien avancée et surtout les craintes qui se font jour pour la prochaine récolte. Pour le bassin mer Noire, les troubles politiques et le conflit russo-ukrainien se répercutent sur l'économie et les monnaies avec de fortes inquiétudes au niveau des producteurs quant à leurs facultés de mener à bien leurs cultures avec des coûts d'intrants qui explosent. En Europe de l'Ouest, c'est la baisse annoncée des surfaces qui ne manquera pas de peser sur le niveau des récoltes.