Le marché continue à se tendre

Le marché, étant donné les conditions climatiques très particulières de ce printemps, avait déjà anticipé une influence sur la production de colza. Le ministère de l'Agriculture en publiant ses premières prévisions de récolte a confirmé ce sentiment. Malgré des surfaces en hausse, la récolte, du fait d'une baisse de rendement, devrait accuser une légère baisse. La poursuite d'un temps pluvieux ne pourra qu'accentuer le phénomène. D'ores et déjà, la moisson qui s'annonçait précoce est maintenant attendue avec un léger retard. Ce phénomène conjugué à la bonne tenue du soja et à l'installation du pétrole aux alentours de 50 dollars le baril dope la graine française. Les derniers lots sortis de culture de l'ancienne récolte se négocient en fob Moselle autour de 380 euros la tonne, et sur la nouvelle récolte, l'export sur l'Allemagne se négocie au même prix. Sur la trituration intérieure en revanche, le bras de fer entre organismes stockeurs et industriels se poursuit, et les transactions sont toujours bloquées en l'absence d'un accord sur la rémunération du point d'huile. Pour les semaines à venir, il faudra surveiller la pression des maladies sur les cultures et le volume des importations de graines en provenance du Canada qui pourraient venir se substituer à l'origine France.
Le porc chinois tire le marché du sojaLe marché du soja qui dans un premier temps a été soutenu par la déception relative des producteurs sur les volumes des récoltes sud-amé-ricaines trouve maintenant du soutien dans la soif des Chinois pour la graine de soja pour relancer une industrie porcine qui n'arrive pas à répondre à la demande grandissante des consommateurs. Les derniers chiffres de l'USDA, ministère américain de l'Agriculture, confirment cette analyse. La récolte brésilienne est revue à la baisse, celle d'Argentine en retard n'atteindra pas des sommets. Aux États-Unis, la bonne tenue des exports et de la trituration conduiront à des stocks de report en légère baisse par rapport aux niveaux qui étaient jusqu'alors anticipés. Le marché à cette période de l'année se montre également très sensible aux évolutions climatiques sur les plaines américaines avec une crainte après El Niño, que ce soit El Niña qui provoque une sécheresse. Ceci étant, même si les cours atteignent des sommets sur cette campagne, de confortables stocks de report devraient les empêcher de s'envoler. L'huile de palme de son côté, dont la production reprend après un épisode climatique difficile, est en légère baisse alors que la demande faiblit avec l'ouverture du ramadan. Paul Varnet