Le marché chinois s'ouvre aux surgelés
Le marché chinois intéresse tous les secteurs de l'agroalimentaire, y compris le secteur des produits congelés et surgelés. Hier, le syndicat national du commerce extérieur des produits congelés et surgelés (SNCE) a organisé une journée de rencontre sur le sujet, avec une présentation de chiffres réunis pour l'occasion par Ubifrance sur le marché des surgelés en Chine. Avec l'émergence d'une classe moyenne (qui devrait représenter 350 millions de personnes en 2020), l'évolution des modes de vie et le développement de l'équipement électroménager, les grandes villes de l'Est (Shangaï, Pékin, Canton) s'ouvrent aux surgelés et notamment aux plats élaborés, où les croissances atteignent en moyenne 10 % en volume et 12 % en valeur ces dernières années. En 2004, le marché a atteint une valeur de 7 milliards de dollars US, essentiellement approvisionné par des usines locales. Devant le potentiel du secteur, le nombre de producteurs est passé de 106 en 2002 à 151 en 2005. Parmi les leaders, on peut citer : Henan Synear (20 000 salariés, 200 000 tonnes essentiellement de ravioli, brochettes et pâtés impériaux), Zhengzhou Sanquan (20 000s, riz préparé) et Shuanghuy (30 000 s, spécialisé dans l'abattage et la transformation des viandes). Encore peu d'industriels étrangers sont implantés en joint-venture sur ce créneau en Chine, pourtant le potentiel existe. 40 % du marché des surgelés correspond à de la convenience food, essentiellement des spécialités chinoises, mais des produits occidentaux comme la pizza plaisent de plus en plus. Les ventes de pizzas surgelées (essentiellement pour la RHD, via le réseau Metro qui possède 26 magasins en Chine) connaissent des croissances annuelles de 14 % depuis 5 ans.
Produits importés marginaux
Cependant la part des produits importés dans le marché des surgelés chinois reste très marginale. Elle représente 3 à 5 % sur le marché de l'alimentation en général et monte jusqu'à 20 à 23 % dans l'hypermarché Carrefour de Shangaï. Certes, la distribution des surgelés se fait plutôt à travers la grande distribution en Chine (50 %), mais selon les experts d'Ubifrance pour un fabricant européen, le meilleur moyen de profiter du marché chinois serait de trouver le bon partenaire chinois et de s'implanter et produire sur place. Les géants Unilever et Nestlé ont déjà franchi le pas, attirés par le marché florissant de la glace qui présente 46 Mds de $. On peut citer aussi des industriels français évoluant sur d'autres secteurs comme Danone, Bongrain et Andros. Pour les surgelés, reste néanmoins un frein majeur susceptible d'effrayer les opérateurs : la très difficile maîtrise de la logistique.
Avant que les occidentaux viennent prendre leurs parts de gâteau sur le sol chinois, la réalité actuellement penche plutôt dans l'autre sens, avec une prédominance des Chinois sur les exportations de filets de poissons surgelés. Une réalité économique que connaissent bien les adhérents au syndicat du SNCE, confrontés à un excès de zèle sur les contrôles aux importations de produits de la mer chinois, imposé par la France, en réponse à l'embargo sur la volaille (lire LM du 10/05).