Le lapin italien ne va pas fort non plus
L'Italie, premier pays européen de lapin (68 millions en 2007) accueillait la semaine passée le congrès mondial de cuniculture, à Vérone. Ce congrès très scientifique se tient tous les 4 ans seulement ; il est organisé par la WRSA (l'association mondiale de la science du lapin).
Selon Claudio Maniero, vétérinaire impliqué dans l'association italienne d'éleveurs de lapins, la filière italienne connaît une situation aussi dramatique qu'en France, mais elle est moins organisée. Ainsi, depuis 18 mois, témoigne-t-il, les coûts de production moyens sont au-dessus du prix du lapin vif (1,54 euro/kg vif) depuis le début de l'année 2008. La consommation de lapin a diminué de 12 % l'an dernier en Italie, contre 8 % pour l'ensemble des viandes.
Cette baisse de la demande a conduit des abattoirs mixtes à abandonner le lapin. L'abattage de lapins est très morcelé en Italie : sur 50 abattoirs, 24 sont des structures mixtes, abattant à la fois du lapin et de la volaille globalement de petite taille. Par ailleurs, les abatteurs ont invité la production à se réduire la voilure en suspendant 15 à 20 % des inséminations.
Le frémissement du prix en vif cette semaine (remonté à 1,69 euro/kg) pourrait être dû à un début d'ajustement de l'offre. Mais les producteurs italiens sont plutôt livrés à eux-mêmes, n'étant pas encadrés par des coopératives, comme les Français le sont, remarque Claudio Maniero.
Association européenne
Le Congrès mondial a été l'occasion pour les filières française, italienne et espagnole de relancer leur concertation, huit ans après la constitution de l'association européenne du lapin. Elles ont décrété cette urgence devant le déséquilibre du marché et le boycott de la viande de lapin qui sévit en Allemagne ou en Suisse, sous la pression de certaines associations de protection animale.