Le jusqu'au boutisme des thoniers de la Méditerranée
Jeudi 3 juillet en début de journée, une vingtaine de thoniers senneurs ont pris place pour bloquer les terminaux pétroliers de Fos et de Port de Bouc. La décision avait été entérinée la veille, lors d'une réunion de patron pêcheurs et de matelots sur le port de Saumaty. Elle faisait suite à la rencontre entre les présidents des deux syndicats de thoniers de la Méditerranée (STM et SATOAN) et la DPMA (direction des pêches maritimes et de l'aquaculture.) Une réunion jugée « très négative » par Mourad Kahoul, président du STM : « nous sommes excédés par le laxisme de l'administration française. Ils ont tous les chiffres pour admettre que nous n'avons pas dépassé nos quotas. Ces quotas sont à nous ; alors qu'on nous les paye. » Les thoniers demandent des indemnisations entre les quotas effectivement réalisés - et enregistrés- et les quotas individuels qui leur étaient accordés soit en moyenne 130 tonnes/bateau. Mercredi la DPMA a proposé de réaliser un bilan bateau par bateau afin de les comparer aux chiffres de la Commission européenne. « Ils ont tous les chiffres de captures et nous allons produire les contrats par bateau, ce qui sera une première. Nous n'accepterons pas tout de l'Europe. Pour accélérer les négociations avec le gouvernement, nous allons multiplier les actions qui feront parler de nous tant que nous ne serons pas indemnisés. » Le blocage des terminaux pétroliers n'est vraisemblablement qu'une étape. Les cibles -comme la pêche sportive- et les symboles sont nombreux sur la façade Méditerranéenne. Mercredi soir, 27 des 36 thoniers senneurs français étaient prêts à se faire entendre.