Le JB des Pays de la Loire en campagne vers l’Italie
Le jeune bovin des Pays de la Loire part en campagne vers l’Italie. Une opération de communication est programmée dans quelques semaines en grande distribution. Menée à l’initiative de Bovi-Loire, elle sera la déclinaison régionale d’une action mise en place par la Sopexa. « Nous reprendrons la signature du bœuf français « Tutto il sapore della carne », explique Philippe Tessereau, directeur de l’interprofession. Au lieu de « Pays de France », apparaîtra la mention « Pays de la Loire». »
Le lancement est prévu à partir d’octobre chez trois distributeurs transalpins, pour une action étalée sur plusieurs semaines avant la fin de l’année. Au programme, animation et dégustation de viande. Des visuels présenteront un troupeau de bovins pâturant à côté d’un château de la Loire. Une documentation sera également distribuée dans les rayons. Des hôtesses se chargeront d’informer les consommateurs italiens sur la production et notamment le mode d’alimentation des bovins dans l’Hexagone.
Marché sous pression
En perte de vitesse depuis la crise de la vache folle, le débouché italien est soumis à une pression de plus en plus forte. Il est vital pour la filière bovine des Pays de la Loire. 40 % des quelque 100 000 tonnes de JB produites dans la région y ont été exportées en 2003. « Là-bas, on ne mange pratiquement que du jeune bovin, souligne Philippe Tessereau. Le consommateur exige une viande claire et tendre.» Les membres de Bovi-Loire ont la ferme intention de défendre leur position sur ce marché. Or, une percée du hard discount y est observée. Ce phénomène tend à favoriser la viande allemande. « Les industriels français subissent une baisse des livraisons de viande bovine vers Italie, poursuit-il. Il est important de réagir ».
La réponse de l’interprofession régionale prend du retard. Sa campagne de promotion devait démarrer en juin. Mais des soucis réglementaires allongent le délai. « Tutto il sapore de la carne » s’appuie sur le cahier des charges Jeune Bovin Export, reconnu par les pouvoirs publics italiens en octobre dernier. Conséquence, le distributeur inscrit dans la démarche doit investir dans un système de balance permettant de contrôler les entrées et sorties de matière. « Nous sommes les seuls à bénéficier d’un double agrément, pour l’élevage et l’abattage côté français, la découpe et la distribution côté italien, précise Nils Beaumond, chargé des relations internationales à Interbev. L’avantage est de pouvoir communiquer sur les pratiques d’élevage par le biais de l’étiquetage. Les produits peuvent mentionner une alimentation du bétail « sans adjonction de graisse animale ». »
Le budget de promotion consacré à la démarche avoisine 1,6 million d’euros par an sur le plan national, intégrant les financements d’Interbev, de l’Ofival et des cotisations d’entreprises. Pour sa campagne, Bovi-Loire a obtenu une subvention à hauteur de 35 % de son Conseil Régional. L’ambition de l’interprofession est d’obtenir les mêmes résultats qu’en novembre et décembre dernier lors de l’opération menée chez le distributeur Italgross.