Le halal sur la voie de la normalisation
Lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, en mettant en place le conseil français du culte musulman (CFCM), avait affiché sa volonté de voir le marché halal se clarifier. Une réalité qui pourrait voir le jour sous sa présidence, même si la tâche s'avère des plus difficiles. Sous l'impulsion de l'État, un groupe de travail planche sur la création d'une norme Afnor garantissant le respect du rite halal de la bête sur pied au consommateur (transport et distribution compris). L'étude de faisabilité vient de se terminer. Le financement de la norme est pratiquement bouclé. Un point d'étape officiel pourrait être fait au salon des MDD (les 26 et 27 mars prochains à Paris Porte de Versailles) qui abrite un pavillon halal. Si les conflits d'intérêts ne bloquent pas le processus, la norme pourrait voir le jour en septembre prochain et derrière naîtrait une marque NF halal. Une révolution sur ce marché encore très opaque où l'on ne compte plus le nombre de certificateurs privés et sur lequel se concurrencent trois Mosquées (Paris, Lyon et Evry), habilitées à délivrer les certificats de sacrificateurs.
G2RH comme modèle
Une personnalité de poids pilote ce projet, il s'agit d'Abdelkader Arbi, aumônier militaire en chef du culte musulman (nommé le 8 juin 2006 par un arrêté du ministère de la Défense). Le CFCM est bien sûr de la partie. La norme pourrait s'inspirer de G2RH, un système de gestion de respect du rite halal, mis en place et éprouvé par la société Progetto 2000, installée en Sardaigne et à 100 % spécialisée dans les plats préparés halal. Maurice Ribonet, directeur des ventes à l'origine de l'orientation halal de l'entreprise à capitaux italiens et auteur du G2RH, a mené une partie de sa carrière dans le milieu de la certification. Progetto 2000 a une capacité de milliers de barquettes par semaine et livre déjà des collectivités territoriales françaises, les moyennes surfaces halal ainsi que des compagnies étrangères de catering aérien. La société commence aussi à prospecter les cantines scolaires, les restaurants d'entreprises, les hôpitaux et plus prudemment la distribution (dans deux enseignes dans un premier temps).