Le Guardian enquête sur les grands groupes qui bénéficient de la Pac
Après l'article du magazine Capitalsur « les profiteurs de la Pac », c'est le quotidien britannique The Guardian qui s'attaque aux multinationales de l'agroalimentaire bénéficiant des subventions de la PAC. L'enquête parue hier, qui porte sur les entreprises opérant en Grande-Bretagne, est le résultat d'une campagne menée par le quotidien pour obtenir des détails sur les bénéficiaires des subventions. Mais il n'a rien pu obtenir du même ordre en France et en Allemagne, indique le journal.
Les principaux concernés sont les fabricants de sucre et de produits tirés du lait. Le plus gros bénéficiaire est l'entreprise sucrière Tate and Lyle, qui a reçu plus de 227 millions de livres (336 M EUR) en 2003-2004. Le Guardian a aussi identifié Meadows Foods (graisses alimentaires), qui a touché 25,9 millions de livres en 2003-2004, Czarnikow (négociant en sucre, 19,6 ML), Philpot Dairy Products (14,8 ML), Nestlé (11,3 ML pour le seul Royaume-Uni). Le journal pointe aussi les groupes Cadbury, Kraft, Premier Foods (60 000 livres) et Gate Gourmet (500 000 livres). Des groupes pharmaceutiques (GlaxoSmihKline, Boots, Reckitt Benckiser) sont concernés pour le sucre qu'ils utilisent dans leurs préparations. Le Guardian a aussi découvert une subvention de 2.652 livres à la prestigieuse université d'Eton, « qui n'a pas réussi à expliquer ce mystère». Tate and Lyle et Carznikow ont indiqué au journal que ces subventions à l'exportation avaient servi à payer davantage les producteurs, dont certains dans les pays pauvres.