Le groupe Champagne Céréales cultive la positive attitude
« Champagne Céréales ne participera pas à la morosité ambiante qui sévit dans le secteur, car les perspectives offertes par les valorisations non alimentaires donnent à notre agriculture des raisons d'espérer : l'avenir est au cœur de nos cultures», a déclaré son président Pascal Prot, lors d'une réunion annuelle d'information hier à Reims. Les résultats pour l'exercice écoulé n'ont pas non plus de quoi lui donner des idées noires. S'appuyant sur une récolte 2004 proche du record de 1998 à 2 623 500 tonnes collectées, en augmentation de 25 %, le groupe coopératif a dégagé un résultat positif de plus de 9 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 571 millions d'euros. La marge brute d'autofinancement, en augmentation, s'élève à 22 millions d'euros. « Ce résultat s'affiche après que la coopérative ait versé près de 8 millions d'euros de compléments de prix, permettant une valorisation satisfaisante des apports de ses adhérents, malgré la baisse constante des cours des céréales », précise un communiqué parvenu à notre rédaction. Champagne Céréales, qui consolide 81 sociétés réparties dans 17 pays du monde, présente également un résultat net part du groupe de 11,4 millions d'euros, en progression de 28 % et un chiffre d'affaires qui dépasse le milliard (1,052 Md).
Pôle de compétitivité
« Persuadés que les biocarburants constituent une première étape d'un processus de substitution du carbone fossile par du carbone renouvelable, nous nous sommes organisés pour assurer les développements futurs dans les domaines d'application explorés par le centre de recherche Agro-Industries Recherche et Développement, comme la pâte à papier à base de paille, la bio énergie, les agro matériaux, les détergents...», a ajouté Pascal Prot. L'organisation dont il s'agit est Siclaé, Société d'investissement champenoise et lorraine pour l'agro expansion. Cette holding financière, créée dans le courant de l'année, vise à développer les projets des filiales historiques et ceux issus du pôle de compétitivité Industries et AgroRessources, labellisé en juillet 2005. Elle regroupe les participations de Champagne Céréales, EMC2, Nouricia, La Champagne Coligny et la Coopérative de Sézanne dans la transformation à l'aval. « Au cœur du pôle de compétitivité, notre coopérative, par le biais de Siclaé, constitue le socle capable d'assurer l'approvisionnement en matière première et le financement de nouvelles industries», a-t-il souligné.
Deux projets ont notamment été mis en avant. L'un concerne Cristanol, distillerie située à Bazancourt, dans la Marne, dont la capacité est de 280 000 tonnes d'éthanol de betteraves et de blé. Ses concepteurs, Cristal Union et Champagne Céréales, ont annoncé il y a quelques semaines sa sortie de terre. Le site sera opérationnel dès 2007. L'autre projet est celui de Le Meriot, une unité pour la trituration et la production de 200 000 tonnes de diester dans l'Aube.
A propos des filiales alimentaires, le groupe a souligné les performances sur leurs marchés respectifs de Nutrixo (2e meunier européen), qui conforte ses positions industrielles et commerciales sur les segments surgelés et réseau de distribution Délifrance, et de Copam (alimentation animale). Champagne Céréales s'est voulu rassurant sur la capacité de Malteurop à conforter sa position internationale (3e malteur mondial), notamment par la mise en service, au cours de l'exercice, de deux unités ukrainiennes.