Le grand retour des graisses d’os de bovins
        
      
      
      Les fabricants d'aliments peuvent de nouveau utiliser les graisses issues d'os et les suifs de ruminants destinés à l'alimentaire humaine. C'est ce que dit un arrêté du 4 avril 2007 paru au Journal officiel du 2 mai. Il y a cependant des restrictions : les os de la colonne vertébrale des petits ruminants de plus de 6 mois, ou dont le poids net de la carcasse est supérieur à 12 kg, sont exclus des matières premières. Du reste, les graisses prélevées après fente des bovins de plus de 24 mois ainsi que les graisses issues de la production de farines de viande demeurent proscrites en alimentation animale.
Encore des réticences des fabricants
Ce relâchement des restrictions françaises, dans le sillage de la réglementation européenne, est une conséquence de la raréfaction des cas de vache folle et de la certitude qu'aucun animal atteint n’entre dans la chaîne alimentaire humaine. Dans ce contexte, la mise à l'écart des colonnes vertébrales relève du pur principe de précaution. Le fait est symboliquement marquant pour qui se souvient des soupçons qui ont pesé sur les graisses de bovins après l'interdiction totale, en novembre 2000, de tous coproduits des viandes : des aliments d'allaitement hollandais fabriqués à partir de graisses de bovin auraient été à l'origine de cas « naïfs » (nés après l'interdiction des farines) ; responsabilité que le Sénat n'avait pu établir « de manière certaine ».
L'alimentation animale dispose désormais d'un éventail complet, les graisses de porc et de volaille ayant été précédemment réintroduites dans le circuit.
Pour autant, les fabricants d'aliments composés demeurent réticents à leur utilisation, constate Jacques Surles, représentant de l'industrie des coproduits aux conseils spécialisés de l'office de l'élevage. Ils redoutent un discrédit au cas où des traces de protéines de viande se découvriraient dans un de leurs produits. Conformément au règlement français, les graisses, dûment purifiées, doivent contenir moins de 0,15 % d'impuretés non-solubles, résidus qui incluent les molécules protidiques. Au moins, avec l'autorisation des graisses de ruminant, ils ne sont plus susceptibles d'exposer les ruminants au prion.
Selon l'industriel, cette situation est bancale car des aliments contenant des graisses animales et des animaux nourris avec ces graisses sont importés. Le seul avantage des assouplissements réglementaires est jusqu'alors de pouvoir exporter les graisses à des fins alimentaires, y compris, désormais, les graisses issues de l'extraction de la gélatine de bœuf.
 
        
     
 
 
 
 
 
