Le goût au goût du jour des fournisseurs
Lundi prochain, la semaine du Goût prendra ses quartiers, comme elle en a pris l'habitude depuis 16 ans. Débutée sur le parvis du Trocadéro par des « leçons de goût » en 1990, elle a acquis une tout autre ampleur. Cette année, la Semaine du Goût met à l’honneur 3 000 chefs et professionnels des métiers de bouche qui donneront des « Leçons de Goût » dans les écoles primaires, aux élèves de CM1 et de CM2. 78 académies participent à cet évènement avec le concours de 104, 150 000 élèves. Chaque enfant recevra sa toque de chef, son diplôme du parfait petit gourmand ainsi que des fiches pédagogiques réalisées en collaboration avec le CNDP (Centre national de la documentation pédagogique).
Cet exemple parmi d'autres montre bien le rôle de plus en plus didactique que les intervenants tentent de faire prendre à la restauration. Confrontées à une certaine désaffection des convives (en entreprise) ou à la crainte d'une alimentation déséquilibrée, les « cantines » se doivent d’être attractives. Les actions de la Semaine du Goût entrent dans ce cadre, mais elles ne sont pas les seules. Les SRC comme Sodexho, Elior ou Compass pratiquent également ce genre d'initiatives, plus axées sur l'équilibre alimentaire.
Certains fournisseurs, depuis un an, se sont placés sur ce créneau, avec par exemple la fondation Louis Bonduelle. Créée par l'entreprise nordiste du même nom, son objectif est de « promouvoir l'utilité publique des légumes », avec un budget conséquent avoisinant le million d'euros. Les étudiants, cible privilégiée pour le manque de diversité de leur alimentation, ont déjà eu droit à une opération de sensibilisation. Plus récemment, les restaurants de la SRC Elite Restauration, signataires de la « charte du jour du légume », ont lancé des menus mettant le légume à l'honneur, entre tartare de tomate aux avocats et gâteau de carottes au coulis pêche/abricot.
La fondation ne lésine pas sur les moyens, puisqu'elle propose également des kits pédagogiques pour les écoles. Ces initiatives restent en majorité à l'initiative du privé. Car les collectivités en gestion directe peuvent rencontrer des difficultés dans leur application. Question de priorité, mais aussi de moyens.