Le GIE fruits et légumes d'Aquitaine passe à l'action
Voir le monde sous un autre jour. Tel pourrait être le titre de l'action initiée depuis l'année dernière par le GIE Fruits et Légumes d'Aquitaine. Entreprendre en fruits et légumes -c'est le nom de la démarche- se propose de regarder, fouiller, explorer dans tous les recoins de la filière pour découvrir des outils, des astuces, des postures qui permettraient de surmonter les troubles largement partagés depuis des années par les producteurs, les organisations de producteurs de la région. « Nous avons fait réaliser une centaine d'entretiens auprès de personnes directement ou indirectement concernées par la filière, en leur demandant de nous raconter un souvenir, une expérience heureuse », détaille Jean-Michel Ruchaud, président du GIE. Loin des enquêtes et audits habituels qui le plus souvent ne listent que les difficultés, c'est bien sûr les succès, petits ou grands que le projet est bâti. Début mars, près de 80 personnes ayant participé aux entretiens ont été réunies à Dax, pour un séminaire marathon et cinq chantiers ont été ouverts une fois le consensus atteint : moderniser et innover, créer et transmettre des entreprises, capter la valeur ajoutée, communiquer autrement et créer une dynamique collective sont les cinq axes retenus.
Fonds de garantie
Ce qui semble avoir séduit les participants à cette rencontre d'un nouveau genre, c'est bien l'absence de protocole et la liberté de parole. « C eux qui d'habitude parlent fort se sont trouvés là noyés dans le groupe, et ceux qui ne prennent habituellement jamais la parole ont pu s'exprimer en toute liberté » résume le président du GIE. S'il rêve d'une organisation semblable à celle de l'interprofession porcine Aquitaine, qui a développé de véritables outils de filières autour de son site d'Arzacq dans les Pyrénées-Atlantiques, Jean-Michel Ruchaud presse les participants à la tâche.
Ainsi, après un été studieux, le mois d'octobre devrait être celui de la mise à plat de toutes les actions envisagées. La première réalisation tangible de cette démarche, d'ici là, sera vraisemblablement la création d'un fonds de garantie propre à la filière. Des discussions ont été engagées sur ce sujet avec le conseil régional d'Aquitaine, mais au-delà des collectivités territoriales, Jean-Michel Ruchaud espère convaincre également les entreprises de l'aval ou de l'amont de s'investir dans cet outil, simplement parce qu'elles ont « aussi intérêt à ce que les producteurs de fruits et légumes continuent d'exister. »