Le gibier est abondant pour l'ouverture de la chasse
La sécheresse fait aussi des heureux. « Une belle saison de chasse se profile», a déclaré hier le président de la FNC Charles-Henri de Ponchalon. Il a rappelé l'effet bénéfique du temps sec sur les couvées du petit gibier, alors que le grand gibier s'en accommode. A quelques jours de l'ouverture de la chasse, un bilan de la situation a été présenté à la presse. Pas de souci pour les cervidés - chevreuil et cerf - qui seront au rendez-vous des battues d'automne, même si des craintes s'expriment localement suite à des plans de chasse jugés un peu trop élevés. Concernant le chevreuil, le cap des 500 000 animaux prélevés a été franchi au terme de la dernière campagne. L'animal poursuit son développement et plus de 550 000 bracelets sont attribués pour la campagne à venir. Environ 40 000 cerfs et biches seront prélevés cette saison. Quant au sanglier, il reste la vedette chez les chasseurs de grand gibier, qui semblent mieux maîtriser les populations. Le prélèvement aurait légèrement baissé par rapport à 2003-2004, avec 450 000 bêtes.
Pour le petit gibier, la situation apparaît davantage contrastée. Globalement, la moitié sud a enregistré des conditions climatiques favorables, avec une saison très sèche, alors que la partie nord a été davantage arrosée. Toutes les espèces ne sont pas touchées. Chacune est notée entre 1 et 5, suivant les densités de reproducteurs et la qualité de la reproduction. Le lièvre se porte particulièrement bien. Il ne cesse de progresser et s'accroche au peloton de tête, avec un indice de 3,5 (3,8 en 2004). Bonne réussite également pour le pigeon ramier (3,3), dont les populations sédentaires poursuivent leur croissance dans de nombreux départements. Les oiseaux nichant au sol ont davantage souffert dans les régions touchées par les pluies. La perdrix grise se situe entre médiocre et bon (2,6), alors que la rouge s'en sort mieux (2,8). Pour le faisan, le canard et le lapin, les résultats sont meilleurs, proches du seuil de la bonne saison (2,9).
Structuration de la filière
Les professionnels du négoce, de la distribution ou encore de la restauration peuvent se réjouir des bonnes perspectives pour la viande de gibier. D'autant plus que la FNC mène un travail de structuration de la filière, qui passe par le développement de centres de collecte. « La tâche n'est pas simple, a confié Charles-Henri de Ponchalon. Il y a des problèmes de traçabilité, des aspects sanitaires à régler. Les pratiques sont variées. Dans certaines régions, la venaison n'est pas commercialisée. Ailleurs, elle l'est depuis longtemps. Il faut s'adapter, en mettant en place des structures différenciées selon les besoins.»
L'actualité, c'est aussi la grippe aviaire. Le président des chasseurs a réagi à la polémique sur l'usage des appelants. « Ce ne sont pas les milliers de canards en déshérence que l'on veut bien présenter. Il y a en France 14 000 huttes enregistrées, numérotées et contrôlées, puisqu'immatriculées par l'administration. Nous avons déjà l'expérience de la grippe aviaire et les bons réflexes qui vont avec : pas de contact avec les espèces domestiques, usage de désinfectants au retour de la chasse, cloisonnement des espèces, conseils en matière de vaccination si nécessaire. Nous avons pris l'initiative de proposer d'intensifier la surveillance en prélevant des animaux pour analyse et signaler immédiatement toute mortalité ou signes de maladie», a-t-il déclaré.