Aller au contenu principal

Le « fait maison », toujours sujet à interprétations


> Les plats « fait maison » sont préparés à partir de produits n'ayant subi aucune modification importante.
En dépit de l'intention de Carole Delga de clarifier pour tous la mention « fait maison », le décret paru le 7 mai laisse encore la place aux doutes.

La secrétaire d'État en charge du Commerce et de l'Artisanat Carole Delga voulait faciliter la compréhension du référentiel du « fait maison » en restauration. L'objectif restait le même que dans la loi Consommation du 17 mars 2014, établissant cette mention, et dans le premier décret du 11 juillet 2014 : mieux valoriser auprès des consommateurs le travail et le savoir-faire des restaurateurs. Ce travail passe notamment par l'emploi de « produits bruts », sauf quand le consommateur ne s'attend pas à une élaboration sur place (pain, pâtes, légumes secs, saucisson…). Le décret du 6 mai publié le 7 mai 2015 au Journal officiel de la République française précise qu'un produit brut est : « cru » et « ne contenant, notamment à l'occasion de son conditionnement ou du procédé utilisé pour sa conservation, aucun assemblage avec d'autres produits alimentaires excepté le sel ». La définition se veut plus claire que la précédente, d'un « produit alimentaire n'ayant subi aucune modification importante, y compris par chauffage, marinage, assemblage ou une combinaison de ces procédés ».

Légumes blanchis : le doute

Par ailleurs, le nouveau décret n'indique plus les transformations autorisées avant réception : épluchage pour les fruits et légumes (à l'exception des pommes de terre) ainsi que tranchage ou nettoyage, désossage des viandes, décorticage ou broyage des noix, fumage du saumon, conditionnement sous vide, ainsi que surgélation/congélation. Les distributeurs de produits réfrigérés, congelés ou surgelés se félicitent dans un communiqué du Syndigel que le nouveau décret « écarte ainsi toute discussion sur les modes de conservation ». Toutefois, il constate l'erreur d'interprétation de certains média, déduisant de cette simplification « l'interdiction pure et simple d'utiliser des produits congelés ou surgelés ». Ces médias « entretiennent par là même l'amalgame entre produits congelés/surgelés et produits préparés », regrette le Syndigel.

Sur un plan plus technique, des divergences d'analyse subsistent quant aux légumes blanchis avant d'être surgelés. Le décret autorise ce procédé « pour des raisons de sécurité sanitaire » dans les plats faits maison à base de choucroute crue ou d'abats. Mais s'agissant des légumes, la question fait débat entre les pouvoirs publics, la DGCCRF et les organisations professionnelles, apprend-on auprès du Syndigel. « Il n'y a pas d'obligation d'indiquer le blanchiment », note la secrétaire générale du Syndigel Alexia Fromanger. Elle pense qu'une clarification de la DGCCRF éviterait que les restaurateurs ne soient pris en défaut lors d'un contrôle de légumes surgelés cuisinés dans une préparation maison.

LES PRODUITS ACCEPTÉS

Bien que non bruts, certains produits peuvent entrer dans la composition des plats es-tampillés « fait maison ». Ce sont dans l'ensemble des produits que le consomma-teur ne s'attend pas à voir réalisés par le restaurateur lui-même. En revanche, un plat « fait maison » ne peut être exclusivement composé de ces exceptions. Certaines exceptions sont communes aux deux décrets, comme les salaisons, saurisseries et charcuteries, à l'exception des terrines et des pâtés, les fromages, le pain, les biscuits secs, les légumes et fruits secs et confits, les pâtes et cé-réales, la gélatine, les épices et boissons, les fonds blancs, bruns et fumets (sous réserve d'en informer par écrit le consommateur). La pâte feuilletée crue a disparu des exceptions, mais le nouveau décret confirme l'exception de la choucroute crue et des abats blanchis.

Les plus lus

des poules oranges
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 25 juillet 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

vaches laitières dans des prairies en été
Où sont les vaches les plus chères d’Europe en juillet 2025 ?

Les prix des vaches laitières de réforme ont connu une envolée historique tout au cours du premier semestre, tirée par la…

Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 11 juillet 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

une silhouette de vache dans laquelle on voit le drapeau du royaume uni
Bovins : au Royaume-Uni, les prix s’écartent de leur record du mois de mai

Les prix des vaches au Royaume-Uni battent des records cette année, comme partout en Europe, sur fond de manque d’animaux.…

poules pondeuses en élevage au sol
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 18 juillet 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

petits veaux dans des niches devant une exploitation agricole
Veaux de boucherie : Pourquoi la production chute-t-elle tant aux Pays-Bas ?

La production de veau de boucherie a reculé de près de 20 % aux Pays-Bas au premier trimestre. C’est le triple effet de la…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio