Le dynamisme de Carrefour s’essouffle
A quelques mois près, 2006 aurait pu être l’année du renouveau pour Carrefour. Mais c’est sans compter sur un quatrième trimestre plutôt décevant qui a soulevé quelques interrogations chez les analystes. En hausse de 40 à 50 euros de janvier à novembre 2006, le cours du distributeur a finalement perdu depuis cette date la moitié de ce gain. Les performances mitigées sur la France et les marchés matures (exclusivement européens) ont ainsi plombé la vigueur retrouvée de Carrefour, qui a pourtant « atteint son objectif de croissance du chiffre d’affaires en 2006 avec des ventes TTC en hausse de 6,3 % à taux de change constant», pour des ventes globales de 87,4 Mds Eur. Par secteur, les ventes se répartissent entre la France (41,7 Mds Eur, +4,4 %), l’Europe hors France (33,2 M Eur, +6,7 %), l’Amérique latine (7,1 Mds, +12 %) et l’Asie, 5,4 Mds, +12,8 %). Mais les taux de progression enregistrés sur les trois derniers mois sont plus faibles, entraînant une vigilance accrue de la part de Dresdner Kleinwort, pour qui « trouver la cause de cette mauvaise performance prendra du temps ». Le broker a décidé de donner « la moitié du bénéfice du doute » à Carrefour, en revoyant cependant son objectif à la baisse à 44 euros tout en maintenant sa recommandation à « conserver». Le groupe implanté a France, qui avait tablé sur une croissance des ventes comprise ente 5 et 10 % a rempli son contrat, mais a également reconnu que son résultat opérationnel ne serait pas à la hauteur de la hausse du CA. Les ventes alimentaires en hyper France ont reculé de 0,4 % au T4, avec « une déflation sur les produits de grande consommation », tandis que les supermarchés ont mieux fonctionné. La branche hard discount représentée par l’enseigne ED fait mieux, avec une progression de 9 % et un gain de PDM en alimentaire. Tous formats confondus, Carrefour affirme avoir « maintenu sa part de marché en alimentaire » sur le T4. Mais Dresdner Kleinwort estime que la concurrence agressive des autres hypermarchés continuera d’avoir des répercutions sur Carrefour, et s’interroge sur les performances futures du distributeur. Après un an de relance, les premiers signes de fatigue apparaissent.