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« Le créneau de l’information deviendra stratégique »

Le centre d’information des viandes fête ses 20 ans ce soir à Nogent-sur-Marne, lieu symbolique qui abrite le pavillon Baltard, souvenir du temps où les Halles siégeaient au centre de Paris. Quand on demande à son directeur depuis l’origine -ou presque- Louis Orenga, s’il craint que la grève des transports, qui commence à 20 heures à la SNCF, ne vienne perturber la cérémonie, il répond dans une boutade : « on pouvait s’y attendre. Au centre d’information des viandes, on est habitué à la gestion des crises ».

Tout le monde se souvient en effet du rôle décisif qu’a joué le CIV pour restaurer la confiance des consommateurs lors des crises successives de l’ESB, en 1996 et en 2001. L’anniversaire de ce jour rappelle néanmoins que le centre d’information des viandes naquit le jour plusieurs années auparavant, en 1987, de la volonté de Marcel Bruel, le président d’Interbev d’alors, et de l’Ofival. « Il a eu l’intuition dès cette époque qu’il fallait faire quelque chose de différent des structures de communication traditionnelle existantes comme le Cidil pour les produits laitiers. A l’époque déjà, l’opinion se posait des questions sur les modes de production (on sortait à peine de la crise du veau aux hormones) et sur la nutrition. Il avait compris très tôt l’importance d’une information objective ».

Peu après la création du CIV, un conseil scientifique indépendant est ainsi créé en son sein. Les associations de consommateurs y seront associées en 1993 avant la création, en 1996, d'un comité bien-être animal, puis en 2006-2007, d'un comité environnement.

A la différence des organismes de promotion traditionnels, le centre d’information des viandes, dont le statut est associatif, se situe au carrefour des professionnels, des pouvoirs publics et des consommateurs. Les informations qu’il diffuse sont issues d’une procédure rigoureuse de validation, dont l’originalité et l’efficacité ont fini par rallier les autres filières de la viande.

Depuis sa naissance en effet, le CIV a pris en charge successivement les missions d’information du secteur de la viande chevaline, puis de la viande porcine, et a même été mandaté par les pouvoirs publics pour concevoir et diffuser l’information communiquée aux consommateurs sur la volaille au moment de la crise de la grippe aviaire, en 2006. « L’avantage d’une structure comme la nôtre, c’est qu’elle n’entre pas dans la compétition entre les produits », relève Louis Orenga. L’information diffusée par le CIV porte en effet principalement sur trois thèmes : les questions de santé (nutrition, sécurité sanitaire), sur la connaissance des produits et sur la connaissance des métiers.

Ce qui a changé, en revanche, c’est l’élargissement du public concerné par les campagnes de la structure. « Jusqu’en 1996, nous nous adressions essentiellement aux prescripteurs (presse, enseignement, corps médical). Depuis nous nous adressons à l’ensemble des consommateurs, avec des techniques qui ont, elles aussi évolué : actions de proximité, internet, programmes courts à la télévision, etc. »

4 millions d’euros de budget

Les actions menées par le CIV nécessitent aussi des budgets plus importants. Aujourd’hui, près de 30 % du budget d’interbev bovin et veau est consacré aux actions du CIV, le restant étant dédié à la publicité et à la promotion du produit, soit environ 4 millions d’euros sur 14. Est-ce toujours justifié aujourd’hui que la crise de l’ESB est passée ? Louis Orenga assure que oui. « La filière ne se rend pas assez compte que nous sommes aujourd’hui au confluent de la plupart des “problèmes” de société du moment, à commencer par les questions environnementales, » assure-t-il. « Dans ce contexte, c’est par le travail d’information que l’on pourra valoriser auprès des prescripteurs tous les règlements que l’on s’impose ici en Europe, sur le bien-être, l’environnement. A mon sens, plus nous avancerons, plus le créneau de l’information deviendra stratégique. » Le président du CIV, Pierre Chevalier, devrait d’ailleurs profiter de l’occasion qui lui est donnée ce soir pour protester contre un récent règlement européen qui risque de « couper les ailes » à l’information collective, en limitant son accès aux produits « nutritionnellement corrects ».

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