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« Le confinement des volailles est efficace »

Expert de la grippe aviaire, Bruno Lina est chercheur au laboratoire de Virologie et Pathogenèse virale au CNRS (Université Lyon 1) et directeur du Centre National de Référence Influenza pour la région Sud-Est. Le Laboratoire participera le 24 février prochain à Lyon à « un plan rouge grippe aviaire ». Un exercice qui consiste à organiser les secours, les autorités et le personnel soignant en cas de contamination à l’homme.

LM : Certains de nos voisins européens, comme l’Italie, sont touchés par la grippe aviaire. Pourquoi la France échappe-t-elle, pour l’instant, à une épizootie ?

Bruno Lina : Plusieurs facteurs entrent en compte. Le premier c’est que la France se situe au-dessous d’un courant migratoire non infecté. En effet, il existe le courant oriental qui survole l’Asie et l’Ouest de l’Europe et le courant occidental qui passe dans notre ciel. Ce dernier est pour l’instant sain. Malheureusement, ces deux courants prennent fin en Afrique et il est probable que les oiseaux du courant ouest finissent, à long terme, par contaminer les oiseaux du courant Est.

Le second facteur est la série de mesures de confinement prise par les autorités françaises. L’enfermement des bêtes réduit de manière considérable les risques de transmission.

LM : Le vaccin animal contre la grippe aviaire existe. Ne pourrait-on pas envisager de vacciner les animaux ?

Bruno Lina : Cela serait une erreur à mon sens. La vaccination permettrait aux animaux de ne pas tomber malade, mais cela ne voudrait pas dire qu’ils ne sont pas porteurs du virus et dans ces conditions la propagation de celui-ci serait très rapide et non maîtrisable, favorisant du même coup le transfert de l’animal à l’homme. J’imagine que ces produits seraient également boudés, voire boycottés, par les consommateurs, même si le virus ne résiste pas à une cuisson prolongée de 5 minutes à 70 °C.

Si une épizootie se déclare en France, le seul moyen d’enrayer le processus de contamination c’est d’abattre systématiquement tous les animaux de l’élevage. C’est malheureux pour les producteurs, mais c’est la seule solution pour préserver la filière. Dans l’histoire, il y a eu plusieurs cas en Europe et à chaque fois ça a été l’unique solution efficace pour stopper la propagation du virus. Aux Pays-Bas en 2003, le virus H7N7 a touché les deux tiers des élevages.

LM : L’Afssa (agence française de sécurité sanitaire des aliments) ne fait aucune recommandation officielle quant à la consommation des produits issus de la filière. Qu’en pensez-vous ?

Bruno Lina : C’est tout à fait normal ! Parce qu’il n’y a aucune contamination en France et qu’il n’est donc pas nécessaire et mettre en place un principe de précaution. Les produits avicoles destinés à la consommation humaine sont 100 % sécurisés.

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