Le concept des sites remarquables du goût s’exporte
C’est en 1995 que les ministères Agriculture, Environnement, Culture et Tourisme décident en commun de promouvoir le bon goût français. Dès l’année de mise en place du projet, 100 sites remarquables du goût voient le jour. Depuis, la procédure a changé. Pour devenir un site, il faut le mériter. Une commission d’agrément inter-ministérielle étudie les dossiers de candidature. Dès le dossier reçu à l’association, il est examiné au cours d’une première réunion d’agrément avec les ministères concernés où l’on détermine la recevabilité de la demande. Vient ensuite une visite sur le terrain pour s’assurer de la conformité entre le dossier déposé et la réalité du site. Ce n’est qu’après validation de la visite terrain que le dossier repasse en commission d’agrément et obtient sa validation. Depuis dix ans, 16 nouveaux sites ont ainsi été acceptés, le dernier en date étant celui du chasselas de Moissac.
Vallée d’Aoste et Parmesan sont candidats
À la base, dans 80% des cas, c’est une AOC ou une IGP qui est l’élément déclencheur de la demande. Mais là n’est qu’un aspect. Isoler le goût de son patrimoine environnemental, de la richesse de ses paysages et surtout du savoir faire de ses hommes, c’est nier l’existence même de notre culture régionale différenciatrice et la richesse de biodiversité de nos territoires. «Cette association spontanée nous suggère le caractère indissociable d’un paysage qui s’est dessiné au fil des ans et d’une production agricole ou alimentaire choisie par une communauté paysanne qui a modelé pour ce faire son territoire et son environnement», déclare Charles Perraud, président de l’association. Le concept est devenu mondial. Charles Perraud est en ce moment en Thaïlande pour visiter de futurs sites. La Vallée d’Aoste, la région du Parmesan, les vins de Porto ou la bière de Chimay sont candidats au même titre pour la France que Isigny ou Rocamadour.
Si le concept est intéressant, encore faut-il le faire vivre. L’aspect touristique devrait permettre de le mettre en valeur. C’est ce sur quoi travaille Murielle Bousquet, Chef de projet de l’association : « Notre action est complémentaire aux parcs naturels régionaux, aux Villes et Pays d’Art et d’Histoire et aux Plus Beaux Villages de France. Les sites remarquables du goût s’incluent naturellement dans ces itinéraires». Tours opérateurs, à vous de jouer.