Le « Comté russe » suscite l’émoi en Franche-Comté
La filière du fromage de Comté, la première appellation fromagère française (50 000 tonnes environ) a rendez-vous demain avec la présidente de la région Franche Comté, Marie-Guite Dufay. Au menu de cette rencontre organisée à la demande des professionnels : le rôle de l’Ecole nationale de l’industrie laitière (Enil), implantée à Poligny/Mamirolle, capitale du célèbre fromage à pâte pressée cuite. Les producteurs, fruitières et affineurs de la région se sont émus d’un article paru dans l’Est Républicain, le 15 janvier. Nos confrères annonçaient la création du Comté de l’Altaï, produit dans une région céréalière de Russie, proche de la Mongolie. Le fruit d’une coopération entre la Franche-Comté et la région de l’Altaï s’appuyant sur le savoir faire de l’Enil. L’objectif : aider les producteurs locaux à fabriquer un Comté avec du lait de vaches russe. « Nous n’étions au courant de rien, s’insurge Claude Vermot-Desroches, président de l’interprofession du comté (CIGC). Aujourd’hui, toute la filière nous critique. Jamais nous n’aurions accepté qu’un fromage fabriqué avec du lait de vaches russes porte le nom de Comté ». Les professionnels plaident pour un retour de l’Enil et des collectivités à leur rôle : soutenir la filière et les indications géographiques de la région, plutôt que d’en exporter le savoir-faire.