Le commerce des fruits et légumes déstabilisé
Un mois à peine après la suppression des rabais, remises et ristournes, et à cinq jours de l’entrée en vigueur de la contractualisation, Les Marchés a enquêté au sein de la filière fruits et légumes pour recueillir l’avis des opérateurs. Sans surprise, la confusion règne. La suppression des 3R a fait émerger de nouveaux systèmes de coopération commerciale. Un phénomène qui provoque la colère des producteurs. Légumes de France a déjà adressé un courrier à Bruno Le Maire et Frédéric Lefèbvre « pour leur expliquer comment certains opérateurs tentent de contourner la loi et solliciter un rendez-vous pour éclaircir le sujet ». Les acteurs de la restauration collective, également concernés par la suppression des 3R, attendent toujours une circulaire pour clarifier les nouvelles règles. À propos de la contractualisation, quasiment aucun opérateur de la filière ne semble se satisfaire des dispositions imposées par le gouvernement, qui ne concernent que le premier niveau de mise en marché. Il y a urgence à rédiger un accord interprofessionnel intelligent, déclarent certains comme l’Anefeel. En attendant, l’UNCGFL (fédération de grossistes) a mis en place une « boîte à outils » pour aider ses adhérents à rédiger les contrats. Seule la coopération semble sereine. Philippe Mangin, président de Coop de France, déclare : « Je continue à penser et à dire que la contractualisation est favorable à la coopération. Mieux vaut contractualiser avec une coopérative française qu’une multinationale ».