Le colza sous pression
L’affaiblissement des places financières a accentué la baisse du contrat colza, allant à l’encontre des fondamentaux qui restent favorables à une tension des cours. Il est maintenant avéré que la récolte européenne sera loin de satisfaire les besoins de la trituration.
Période du 16 au 20 septembre. Le marché européen du colza, Euronext, avait subi le contrecoup de la baisse du soja à Chicago, consécutive à la publication d’un rapport du département américain de l’Agriculture (USDA) qui, une fois de plus, avait surpris les observateurs en annonçant une production américaine et mondiale en progression (voir Les Marchés Hebdo du 15 septembre 2011), alors que les plus optimistes s’attendaient, au mieux, à une stabilisation. En ce début de semaine, c’est surtout en raison de l’affaiblissement des places financières que le contrat colza a accentué sa baisse, certains observateurs pensant, ce qui n’est pas nouveau, qu’un ralentissement de l’économie pourrait entraîner une réduction de la demande en matières premières. Ce manque de confiance dans l’économie a d’ailleurs affecté les prix du pétrole, en baisse au début de cette semaine 38 et, par ricochet, la tendance de la filière oléagineuse.
Colza : l’Allemagne cède la première place à la France
La baisse du colza va à l’encontre des fondamentaux qui restent favorables à une tension des cours. Il est maintenant avéré que la récolte européenne sera loin de satisfaire les besoins de la trituration. L’Allemagne notamment, d’habitude premier producteur de colza de l’Union européenne, est particulièrement pénalisée par les conditions de culture et de récolte de 2011, cédant ainsi sa première place à la France qui affiche, elle, une excellente récolte. Ce qui se traduit dès le mois de juillet, premier mois de la campagne, par un vif courant d’exportations, en particulier vers notre voisin d’outre-Rhin. À l’issue du mois de juillet, les ventes extérieures du secteur oléoprotéagineux ont rapporté un total de 123 millions d’euros, contre 106 millions d’euros en juillet 2010 ; sur les sept premiers mois de l’année, ces exportations ont atteint 770 millions d’euros contre 634 millions d’euros pour la période correspondante de 2010. Mais le manque de disponibilités pour la trituration française s’est aussi fait sentir et les importations pour les utilisateurs français ont coûté 524 millions d’euros contre 388 millions d’euros l’an dernier.
Sur le marché physique, on enregistre également une baisse des primes par rapport à Euronext et les primes actuelles, nulles en rendu Rouen et de + 5 euros sur la Moselle, ne suscitent guère d’envie chez les vendeurs, les organismes stockeurs préférant les échéances plus éloignées comme le contrat d’août 2012, qui donne lieu d’ores et déjà à un bon courant de transactions.
En ce qui concerne le tournesol, le début de campagne s’avère très favorable. Les premières coupes révèlent de bons rendements. La demande est animée et les prix soutenus, l’huile de tournesol, la moins chère, étant recherchée.