Le colza progresse encore

Alors que le rapport USDA n'a rien apporté, le soja a évolué la semaine dernière à la baisse. Les chiffres de la trituration sont pourtant bons aux USA et l'export est en ligne avec les prévisions. La graine souffre en revanche de la remontée du dollar et de l'arrivée des graines brésiliennes dans les ports. À Brasilia, les pouvoirs publics et les principaux syndicats des routiers sont parvenus à un accord, mais une partie des revendications n'a pas encore fait l'objet de compromis. Si les flux logistiques se sont améliorés, les mouvements de contestations n'ont pas complètement disparu et risquent même de se propager vers l'Argentine. Cette dernière doit, de son côté, faire face à de fortes pluies qui retardent les moissons dans le nord du pays et à une grève des livraisons. À ce jour, la récolte serait malgré tout réalisée à hauteur de 50 % au Brésil, contre 54 % en moyenne à cette date sur les campagnes précédentes. Du côté de la demande, la reprise du travail en Chine après les vacances du Nouvel An n'a pas été synonyme de reprise des importations. Manifestement, Pékin veut utiliser au maximum les stocks et attendre l'arrivée de la nouvelle récolte Amérique du Sud où les prix sont plus intéressants. Dans ce contexte, les graines de soja commencent à se stabiliser. Mais les cours demeurent très volatils.
Depuis que la Banque centrale européenne a dévoilé son plan de rachat de dette, 60 milliards d'euros de dettes chaque mois durant dix-huit mois jusqu'en septembre 2016, soit au total plus de 1 000 milliards d'euros, la monnaie européenne n'en finit pas de se dégrader face au dollar américain. Ce rééquilibrage des taux de changes améliore la compétitivité des biens produits par l'UE sur le marché mondial. C'est le cas des graines de colza qui sont par ailleurs soutenues par leurs propres fondamentaux : la diminution des surfaces de l'UE qui devrait aboutir à une baisse sensible de la récolte 2015, et le fait que les industriels, français et nord-européens doivent encore couvrir leurs besoins de fin de campagne. Les primes sont bien tenues sur le marché de l'Hexagone. Malgré un pétrole qui peine à décoller de la zone des 50 dollars le baril, le colza Euronext a récemment franchi la barre des 370 euros/t sur le rapproché, mais reste en dessous pour la nouvelle récolte.
Marché étroit du tournesolBénéficiant de la bonne tenue du colza, le tournesol reste ferme dans un marché étroit. En Argentine, après la période de pluies qui ont entravé les moissons, la récolte avance et les rendements sont au rendez-vous. La production atteindrait 2,6 Mt.