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Le colza atteint un nouveau record, le tournesol patine

Les bilans prévisionnels de l'office des grandes cultures confirment le record du colza et la régression des autres produits. Le pois poursuit sa chute.

Le conseil spécialisé oléagineux et protéagineux de l'ONIGC, réuni à la mi-novembre, a établi ses bilans prévisionnels pour la campagne 2007-2008. Il en ressort tout d'abord la confirmation pour le colza d'une surface emblavée record et d'une récolte 2007 également record mais néanmoins décevante en raison du médiocre rendement moyen national de 28 q/ha. Sur 1,6 M ha ensemencés, dont 870 000 sur jachère industrielle et ACE (aide aux cultures énergétiques) 4,53 Mt de colza ont été récoltées, contre 4,12 en 2006, le précédent record quasi identique au nouveau, datant de 2005, avec 4,49 Mt. Depuis le début de la décennie, la production française de colza a progressé de l'ordre de 1Mt, les surfaces n'ayant augmenté significativement qu'à partir de 2005-2006. L'évolution la plus marquante est celle de la collecte « énergétique », estimée à 2,5 Mt contre 2 Mt en 2006 et moins de 1 Mt sur la période 2000-2004. Les exportations, 1,6 Mt, correspondraient à une bonne moyenne, mais il faudra importer 260 000 t pour assurer l'équilibre ressources/utilisations qui correspond à 5 Mt., alors que depuis 2000-2001 et jusqu'à l'an dernier, les approvisionnements extérieurs n'avaient pas dépassé les 40 000 t.

La question qui se pose maintenant est celle des surfaces consacrées cette année au colza, la plupart des observateurs les prévoyant déjà en baisse sensible avec un transfert vers le blé. Le SCEES et l'ONIGC devraient donner leurs premières indications sur ce point dans leurs notes de ce mois-ci. S'il devait y avoir baisse des surfaces cette année, elle aurait tout d'abord une origine conjoncturelle liée au prix élevé des céréales.

En revanche, le tournesol connaît un recul régulier des surfaces, passées de 730 000 ha en début de décennie à 516 000 cette campagne après un décrochage brutal de 130 000 ha par rapport à l'an dernier, malgré un doublement de la jachère industrielle. Le total des ressources est estimé à 1,5 Mt, soit 200 000 t de moins que l'an dernier et les utilisations à 1,4 Mt.

Le pois menacé ?

Plus inquiétante encore est l'évolution de la culture des pois protéagineux. De 430 000 hectares en 2000-2001, la superficie consacrée aux pois est tombée à 170 000 hectares cette campagne, deuxième année de brutale dégradation après un recul plus régulier depuis le début de la décennie. Un mauvais rendement (39 q/ha) s'ajoutant à la perte de près de 70 000 hectares, se traduit par la plus petite récolte enregistrée depuis le début de la décennie : 654 000 tonnes contre 990 000 en 2006 et 1,9 Mt en 2001. Les incorporations dans l'alimentation animale qui représentaient encore près de 800 000 t en 2003-2004 sont estimées à 200 000 t dans ce dernier bilan prévisionnel ; les exportations s'en tireraient honorablement, si l'on considère la faiblesse de la récolte, avec 320 000 t.

Il faut cependant prendre en considération la bonne tenue du marché du pois cette campagne avec des prix tirés à la hausse par ceux des céréales mais qui paraissent actuellement attractifs pour les fabricants d'aliments du bétail. Un autre débouché est aussi à prendre en compte, c'est celui de l'alimentation humaine, à travers l'exportation vers le sous-continent indien notamment, des pois jaunes qui bénéficient en ce moment d'une prime de l'ordre de 10 euros par rapport aux pois verts. Enfin, il y a l'intérêt agronomique du pois dans les rotations avec le blé, le pois se révélant une excellente tête d'assolement.

Si le pois paraît menacé, une autre espèce est en voie de disparition, c'est le soja qui n'occupe plus que 32 000 ha après avoir plafonné à 120 000 en 2001-2002. Bien que le rendement 2007 ait été très satisfaisant, 28 q/ha, la production nationale de soja sombrera, cette année, dans la confidentialité : 90 000. Une récente étude publiée par Infos Proléa, à propos du colza et du pois dans l'alimentation animale rappelle que la France est dépendante à 45 % des importations de protéines végétales pour son industrie de la nutrition animale. Selon cette étude, l'essor des biocarburants, en augmentant les disponibilités en tourteaux de colza, devrait favoriser pour les FAB, de nouvelles formulations colza-pois.

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