Le cochon aux heures de grande écoute
L’Inaporc a tenu hier à Paris sa première AG, avec en toile de fond la crise porcine et les tensions liées au dossier de l’équarrissage. Pour répondre aux difficultés économiques du secteur, la jeune interprofession a annoncé le lancement en 2005 d’une campagne de communication télévisée et dans la presse sur le porc et la charcuterie. Le budget consacré à l’opération devrait atteindre 2 M d’euros. Une signature commune à la viande fraîche et aux produits de charcuterie a été conçue. L’action est destinée à « stimuler la curiosité des moins de 40 ans pour le porc, en lui donnant une image moins banale, moins classique ». Son message repose sur les notions de « plaisir de convivialité, modernité, praticité ». L’idée est d’exprimer la « grande variété des produits issus du porc et la nouveauté qu’ils peuvent apporter à chaque repas».
L’actualité liée à l’équarrissage a aussi tenu une large place. Des discussions se sont d’ailleurs poursuivies l’après-midi à propos de la répercussion de la contribution coproduits aux industriels de la charcuterie. Les abatteurs-découpeurs ont en effet des difficultés à obtenir son application, fixée par un accord interprofessionnel au 1er septembre. « L’Inaporc ne doit pas être l’exutoire de charges nouvelles », a déclaré son président, Guillaume Roué. Mais, elle ne semble pas pouvoir l’éviter. « Les entreprises nous attendent sur ce terrain », a estimé le vice-président, Paul Rouche. Quant à la participation de l’Etat, Pascal Viné, conseiller technique d’Hervé Gaymard, a précisé que le ministère soutiendrait la réintroduction de 20 millions d’euros dans la loi de finance rectificative pour 2005.
Un bilan a aussi été réalisé sur les travaux des cinq comités d’Inaporc. Des nouvelles rassurantes ont été apportées concernant l’export. Les volumes sont revenus à leur niveau d’avant la crise de la fièvre aphteuse et de la PPC, avec le retour sur la Corée et le Japon. Le comité veut maintenant s’occuper de nouvelles destinations : la Grande-Bretagne, l’Italie et l’Allemagne, et aussi la Chine, les Etats-Unis et l’Australie. Concernant l’observatoire des prix et des marges, Jacques Lemaître (FNP) a invité les opérateurs à faire preuve de transparence et à transmettre les données nécessaires.