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Le climat change la donne pour l’élevage

Le rapport que le Giec rend aujourd’hui comprend des pistes françaises sur l’élevage.

La plupart des régions herbagères d’élevage du centre de la France ont été atteintes par les dernières sécheresses. Après la paille, il a fallu mobiliser des céréales, acheter plus d’aliments composés. En 2003, les performances du troupeau charolais n’ont pas vraiment été affectées mais ses charges ont augmenté de quelque 22 %, selon l’Inra de Clermont. L’élevage français dans son ensemble a compté 30 % de fourrages en moins et réalisé sa vulnérabilité aux sécheresses exceptionnelles… Qui le sont de moins en moins. En effet, 90 % des modèles de prédiction prévoient une diminution de la pluviométrie d’été et une augmentation des variabilités de température et de précipitations dans le Sud de l’Europe. A l’horizon 2080, d’autres zones, comme la Corse aujourd’hui, connaîtront des périodes moyennes sans pluies de 45 jours d’affilée. Ça n’est pas tout de suite, mais les estives du Cantal sont déjà plus prisées des troupeaux transhumants.

Jean-François Soussana, chercheur de l’Inra de Clermont-Ferrand, mesure les effets sur les cultures fourragères de trois tendances : la progression de la teneur de l’air en gaz carbonique, les écarts de température et le déficit hydrique. L’effet CO2, plutôt positif car ce gaz engendre la photosynthèse, va de 10 % à 20 % de rendement en plus. Mais si les légumineuses (sources de protéines) sont avantagées, les céréales perdent en valeur azotée. L’effet température, en dehors des pics exceptionnels, favorise le Nord et avance la saison productive au printemps. L’effet hydrique devrait être une concentration des pluies en hiver au détriment du printemps et de l’été, en particulier dans le Sud.

Mais le véritable problème sera dans les conditions extrêmes. Celles-ci mettront à mal les élevages trop spécialisés et susciteront des besoins de solidarité ou de contrats d’assurances. Pour passer le cap, les bâtiments d’élevage devront être plus frais, les surfaces de pâturage plus étendues, les chargements à l’hectare plus légers…

Gilles Lemaire (Inra Poitou-Charentes) voit plusieurs adaptations de la ressource fourragère : miser sur le pâturage hivernal, prévoir plus large en matière de stocks, faire en sorte que les prairies récupèrent plus vite, remplacer le maïs par du sorgho, plus résistant au manque d’eau…

La flexibilité pourrait être le maître mot grâce aux cultures à plusieurs fins. Ainsi, peut-on, en cas de besoin, ensiler des plants de maïs de même que des céréales à paille récoltées à un stade immature.

La recherche expérimentale ne fait que commencer...

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