Le CIC ajuste ses prévisions
Dans son premier rapport de l’année sur la situation des marchés et des cultures céréalières, le Conseil International du Blé note, en préliminaire, l’extrême volatilité dont ont fait preuve les marchés mondiaux au cours des mois de décembre 2006 et janvier 2007, ainsi que « le rôle étonnamment important joué par les fonds indiciels de marchandises sur les options et les marchés à terme américains des céréales et des oléagineux». Les fluctuations des marchés à terme se sont ainsi fréquemment écartées des fondamentaux, ainsi que nous avons eu à le souligner dans nos analyses bi hebdomadaire de marchés.
Les dernières estimations de production de blé pour la campagne en cours augmentent de 2 Mt sur celles annoncées en novembre (il n’y a pas eu de rapport CIC fin décembre) avec 589 Mt la hausse étant imputée aux récoltes canadiennes, chinoise, russe et argentine. La consommation de blé est abaissée de 1 Mt à 606 Mt, soit 17 Mt de moins qu’en 2005/2006. Ce serait la conséquence d’une baisse de la consommation humaine, notamment en Afrique.
C’est aussi, pour partie, à la baisse de la consommation de blé en Afrique, que le CIC attribue la réduction des prévisions d’échanges de 2 Mt par rapport aux chiffres de novembre. Les échanges de blé sont aujourd’hui estimés à 106 Mt (1 Mt de moins qu’en 2005/2006), les prévisions d’exportations étant diminuées pour les Etats-Unis, l’UE, l’Australie et l’Ukraine. En revanche les exportations de la Russie et de la Chine sont revues en hausse. A l’issue de ces divers ajustements, les stocks de report sont rectifiés en hausse de 2 Mt, à 116 Mt, ce qui les maintient néanmoins à un bas niveau de 116 Mt.
Une récolte 2007 en hausse ?
L’estimation de récolte de maïs est maintenue à 688 Mt, soit 6 Mt de moins qu’en 2005/2006, une augmentation de la récolte chinoise et des principaux producteurs de l’Hémisphère Sud devant compenser le recul de l’UE et surtout des États-Unis (voir nos récents commentaires sur le rapport mensuel de l’USDA). Mais contrairement au blé, la consommation a fait l’objet d’un ajustement en hausse de 3 Mt pour atteindre 724 Mt, soit 24 Mt de mieux que l’an dernier. Pour mémoire, la consommation de maïs en 2002-2003 était de 100 Mt inférieure aujourd’hui prévue. On sait l’une des causes majeures de cette progression : la demande de plus en plus forte, notamment aux États-Unis pour la transformation en éthanol.
Le CIC a revu en baisse ses précédentes estimations d’ensemencement pour la prochaine récolte, les ramenant de 4 à 3,5 %. En supposant des rendements moyens, la prévision de production s’établit à 621 Mt, soit 32 Mt de plus qu’en 2006 ; ce qui, avec un stock de report supposé de 116 Mt procurerait des disponibilités de 755 Mt, contre 737 cette campagne, se situant dans une bonne moyenne ; mais la moisson est encore loin.