Le chou-fleur a fait chou blanc en 2007
La Sica Saint-Pol (Saint-Pol de Léon, Finistère) a achevé sa campagne 2006-2007 sur un chiffre d'affaires en recul de 4 % à 228 millions d'euros (50 % à l'export), pour un tonnage total de 300 000 tonnes de légumes et un secteur en horticulture qui pèse 20 % du chiffre d'affaires, ont indiqué mercredi ses dirigeants. Dans la première organisation de producteurs (OP) « légumes » de France, la variété emblématique de la zone de production, le chou-fleur (20 % du CA) a abandonné à lui tout seul 10 millions d'euros de ventes « qui n'ont pas été rattrapés ailleurs », commente Jean-François Jacob, secrétaire général de la Sica.
Sur la liste des 25 légumes de la gamme, les 1500 exploitations adhérentes ont connu des situations de marché très diverses. Météo clémente durant l'hiver 2006-2006, puis manque de chaleur l'été dernier ont, soit limité les rendements, soit assoupi la consommation de légumes, parfois les deux.
Si la Sica Saint-Pol se félicite notamment de la progression des salades 4 e gamme et de la bonne tenue des cours en échalotes (36 000 tonnes) qui ont compensé les pertes importantes en production, souligne le président, Pierre Bihan-Poudec, elle s'inquiète d'une nouvelle mauvaise année en endives (10 000 tonnes, 41 producteurs).
La Sica craint surtout que la production de choux-fleurs (93 millions de têtes sur la période 2006-2007), dont les cours ne décollent guère sur la campagne actuelle n'incite des producteurs à abandonner la culture. Le risque, c'est une nouvelle baisse de la production cette année.
Aussi la Sica veut-elle mettre en œuvre « un plan de bataille », avec en particulier « de nouvelles présentations » pour mieux segmenter l'offre selon les clients. « Il est hors de question pour la Bretagne de perdre le chou-fleur », martèle Jean-François Jacob.
Outre les investissements qu'elle devrait réaliser dans l'agréage (contrôle qualité) de ses légumes dans ses 23 stations conditionnement des produits, la Sica Saint-Pol veut insister dans les années à venir sur la notion de veille. C'est, à ses yeux, la seule manière de réagir rapidement aux demandes commerciales changeantes, compte tenu de la concurrence commerciale forte en Europe, voire en provenance d'autres continents.
Dans ce contexte, la Sica va investir dans une unité tournée vers l'innovation dont les retombées bénéficieront à l'ensemble de la gamme Prince de Bretagne, marque régionale sous laquelle sont commercialisés les 700 000 tonnes de légumes frais cultivés par les trois principales OP bretonnes, la Sica, l'UCPT (Côtes d'Armor) et Terres de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Enfin, la section légumes bio de la Sica devrait doubler son offre à 10 000 tonnes sous les trois ans à venir.