Le charcutier Sacor marche fort à l'export
Croiser un charcutier qui réalise plus de 20 % de ses ventes à l'étranger n'est pas très courant. Sacor (CA : 20 M EUR) en est un. La semaine dernière au Sirest, salon de la restauration hors foyer, son stand portait haut les couleurs aveyronnaises, avec des affiches représentant bastides et paysages bucoliques. « On se présente comme un producteur régional, explique le p-dg Jean-Paul Tournois. Les saucissons secs sont fabriqués à partir de porc du Sud-Ouest et de viande fraîche à 100 %. Nos atouts sont la qualité des produits et l'étendue de la gamme ».
L'an dernier, l'entreprise basée à Villefranche-de-Rouergue a progressé de 20 % à l'export. Ses débouchés sont dans l'UE, et comptent la Belgique, en tête, ainsi que l'Irlande, l'Angleterre, les Pays-Bas, l'Allemagne, le Luxembourg, les Dom Tom. Comment atteint-elle ce niveau de performance ? « Les clients ont directement affaire avec la direction, souligne l'épouse Jocelyne Tournois, chargée de l'export. Nos prises de décisions sont immédiates, nous sommes très réactifs. Pour vendre l'image régionale aux étrangers, nous les emmenons notamment visiter le marché de la ville».
Les conseils d'UbiFrance
Sans jamais réaliser de grandes prospections, mais en participant à plusieurs salons, Sacor sait profiter des opportunités. La société fait appel aux conseils de l'agence française pour le développement international. Elle est abonnée à sa hot line. « Sans UbiFrance, on n'irait pas autant sur les marchés étrangers, reconnaît Jocelyne Tournois. Son aide est très utile pour connaître la législation sur place, établir un contrat d'agent commercial. Je me souviens d'une commande décrochée sur Saint Martin. En appelant la hot line, j'ai pu savoir quels documents d'accompagnement étaient nécessaires ».
Sacor a déjà postulé au Prix Export du Conseil régional Midi-Pyrénées. Cela lui a permis, il y a trois ans, de prospecter la Grande-Bretagne, avec l'aide d'un jeune en école de commerce. Le Prix Export consiste à sélectionner un étudiant et à financer son déplacement dans un pays donné, pour une mission précise. C'est également de cette façon qu'un marché a été décroché en Inde. L'entreprise sait s'adapter. Ses barquettes de produits sont étiquetées en trois langues : français, anglais, hollandais.
L'activité est très tournée vers les grossistes. Métro constitue d'ailleurs un important client. La grande distribution pèse 35 % du CA, avec des référencements chez Intermarché, Leclerc, Carrefour. Le spécialiste du saucisson sec propose essentiellement des produits CQP sous la marque Bastides salaisons, et un peu de Label Rouge, sous la marque Au pays des bastides. Ses volumes de production atteignent 1 700 tonnes. Des charcuteries prétranchées, comprenant des jambons de Savoie, d'Italie, d'Espagne, complètent la gamme. Une phase d'investissements de 4,5 M EUR sur trois ans, principalement sur l'emballage, vient de s'achever. Une autre de 3 M EUR démarre, avec un important volet autour du tranchage. Sacor, anciennement Calixte, poursuit son développement. Depuis 1993, année du rachat à Fleury Michon, le CA a quasiment triplé.