Le charcutier Elquin en phase d’absorption
La charcuterie Elquin entame l’absorption des Salaisons Louis Guéguen, qui mettent un terme à leur activité le 31 décembre prochain. Son usine de Saint-Brandan (Côtes-d’Armor) doit monter progressivement de 2 200 à 3 500 tonnes. Deux équipes sont constituées pour travailler en 2 fois 7 au lieu de 1 fois 7. Après le regroupement des activités, une seconde phase concernera le site libéré à Trégourez (Finistère). Ce dernier sera reconverti l’an prochain dans la préparation de commande, avec un démarrage prévu en mars 2009. L’opération s’inscrit dans le cadre d’une restructuration de la branche charcuterie de Guyader Gastronomie (LM du 27 juin 2008).
« Il ne s’agit pas d’un repli commercial, mais d’une adaptation industrielle », précise le directeur général Olivier Thébaud. Les Salaisons Louis Guéguen sont en grosse difficulté. Cela nécessite une fusion avec Elquin, autre filiale du groupe.
Des prix très disputés
Au passage, des activités à rentabilité très faible sont abandonnées. L’ensemble de la production passera de 3 900 tonnes à 3 500 t de charcuterie, rassemblées à Saint-Brandan. De son côté, le site de Trégourez servira de plate-forme logistique aux huit sociétés de Guyader Gastronomie. Le groupe breton est positionné à la fois en traiteur produits de la mer et en charcuterie, avec une répartition équilibrée du CA (40 millions d’euros au total). « Nous sommes contraints de nous adapter à un marché difficile », souligne Olivier Thébaud, qui dit faire face à une flambée des prix du porc. L’activité, essentiellement tournée vers la GMS, reste dépendante du rayon coupe (60 %). Celui-ci est en perte de vitesse. Si le libre-service apparaît dynamique pour les grandes marques, il l’est moins pour les autres. Présente en MDD dans le frais emballé, l’entreprise est confrontée à des prix très disputés. « Il restera de la place pour des challengers au côté des grands, juge-t-il. A condition d’être compétitif et d’apporter un niveau de service équivalent à celui des leaders. » Le regroupement sur un site pour diminuer les frais reste une stratégie à court terme. Sur le long terme, Elquin doit trouver des activités relais.
L'entreprise a testé des cakes, qui ont marché pendant quelques années. Elle essaie de se développer en restauration hors domicile. Une gamme de charcuterie cuite en emballage définitif est actuellement lancée dans deux chaînes de restauration hôtelière. Cela lui permet aussi d'être moins dépendant de ses cinq clients de la grande distribution.