Le chapon fermier de Janzé, vitrine du groupement breton
Record de nouveau battu : la douzième foire aux chapons de Janzé (Ille-et-Vilaine) a accueilli, les 17, 18 et 19 décembre, près de 15 000 visiteurs et 2 000 chapons ont été commercialisés à cette occasion. Les éleveurs présents à la manifestation ont rappelé les bons principes d’élevage du chapon : de jeunes coqs châtrés, élevés au minimum pendant 150 jours, à 6 par mètre carré, dans des bâtiments de 400 m2 en moyenne, qui sortent chaque jour faire de l’exercice sur leur parcours herbeux. A Janzé en effet, même les chapons respectent le cahier des charges « fermier ». Les éleveurs ont eu également l’occasion d’expliquer aux visiteurs que la chair des chapons prend toute son onctuosité grâce à une alimentation à base de céréales produites sur la ferme, mais surtout par l’ajout, sur les quatre dernières semaines, d’un litre de lait entier. Et enfin que leur poids vif atteint, grâce à ce riche régime, entre 4 et 4,5 kg en fin de croissance.
Les acheteurs de Janzé ont payé cette qualité particulière la semaine dernière de l’ordre de 9,50 euros du kilo. Au-delà du caractère commercial de l’opération, au cours de laquelle des chefs présentent de succulentes recettes, et où sont vendues, en plus, pintades et dindes, le groupement des Fermiers de Janzé en retire un incontestable bénéfice en termes d’image
220 producteurs, la plupart mixtes
« C’est une vitrine de notre savoir-faire », s’enthousiasme Jean-Claude Debois, directeur du groupement de producteurs de poulets fermiers sous label rouge, dont le territoire de production se situe à une trentaine de kilomètres dans le Sud de Rennes (Ille-et-Vilaine).
Le groupement a dans ses rangs 220 producteurs, la plupart éleveurs mixtes, lait et volaille généralement qui travaillent 150 000 mètres carrés de poulaillers, et les surfaces herbeuses obligatoirement attenantes. Les Fermiers de Janzé livrent 90 000 poulets fermiers en label rouge par semaine à deux abattoirs, l’un dans le Morbihan (Doux à Sérent), l’autre dans le nord de l’Ille-et-Vilaine (société Baux). Leurs ventes s’effectuent à 80 % dans les GMS, le reste en commerces de proximité via des grossistes, principalement dans le Grand Ouest (60 % des ventes), le Nord-Ouest (20 %) et l’Est.
Certains éleveurs travaillent des volailles festives pour la fin d’année : « 50 000 chapons, 40 000 pintades et 10 000 dindes », précise M. Debois. Le groupement avait tenté, par le passé, d’étendre la commercialisation de chapons à d’autres moments de l’année, Pâques notamment. Ce fut un échec. Finalement, les Fermiers de Janzé ont fait peu d’erreurs depuis 25 ans. Selon Jean-Claude Debois, Janzé a fait de la traçabilité avant l’heure, dès 1993, avec photo de l’éleveur et même son numéro de téléphone. Ses partenaires abatteurs découpent aujourd’hui 20 % des volatiles, et Janzé tente de les convaincre de pousser plus loin l’élaboration.