Le Champagne pétille, Bordeaux assure et le Beaujolais déprime
Le Conseil spécialisé de Viniflhor a donc fait, à l’occasion de sa réunion du 15 novembre (voir notre édition de vendredi) un bilan sur trois années des aides à la promotion. Au niveau financier, selon ce bilan, les moyens ont été développés depuis 2004 avec un niveau d’intervention annuel public pour l’encouragement de l’exportde la filière vin qui se situe à environ 45 millions d’euros, s’ajoutant aux efforts des interprofessions. Les principales cibles des campagnes de promotion sont l’Europe avec le Royaume Uni, l’Allemagne et les Pays Bas ainsi que l’Amérique du Nord, l’Asie (Japon, Corée, Chine).
Une évaluation externe conduite sur les actions menées au Royaume Uni a démontré l’impact positif de ces actions sur le développement de l’export. Pour la suite, la stratégie souhaitée par le conseil consisterait à privilégier l’efficacité de cette politique en concentrant les efforts sur un plus petit nombre de destinations.
Le groupe de travail consacré à l’aval de la filière, dans le cadre de Viniflhor déterminera les priorités. Il est sans doute difficile de déterminer précisément l’impact de ces actions sur la reprise de nos exportations de vins, mais on notera qu’en septembre celles-ci ont continué d’afficher une tendance positive, même si pour certains secteurs cette tendance ne se manifeste toujours pas. Par ailleurs, le rythme de croissance des exportations se ralentit ; on ne pouvait pas espérer une progression exponentielle perpétuelle.
Bordeaux: baisse en volume, hausse en valeur
Cependant, le bilan reste très favorable avec une augmentation des sorties de vins pour les 9 premiers mois de l’année, de 4,8 % en volume et de 13,3 % en valeur (source fédération des Exportateurs de Vins et Spiritueux). Une fois encore, en septembre, le Champagne conserve la première place de l’exportation de vin avec 1,37 million de caisses vendues, soit + 16,2 %, pour une recette de 245 millions d’euros, +6,3 %. La progression en valeur est inférieure à celle en volume, ce qui peut s’expliquer par le fait qu’en cette période de l’année, la demande porte plus sur des champagnes à petits prix, tendance qui s’inverse généralement à l’approche des fêtes de fin d’année. Sur les 9 premiers mois de l’année, les ventes de Champagne ont procuré une recette de 1,34 milliard d’euros, en hausse près de 18 % sur l’année dernière.
En ce qui concerne les vins tranquilles, les ventes de Bordeaux en septembre ont diminué de 7% en volume, mais elles ont encore progressé en valeur de 9%. Sur les 9 premiers mois les ventes de Bordeaux ont atteint 904 millions d’euros soit près de 30 % de mieux que l’an dernier. La Bourgogne, le Val de Loire, se portent bien, l’Alsace se tasse en septembre mais affiche un bilan positif sur 9 mois (+ 7 %), tandis que le Languedoc-Roussillon subit un mauvais mois de septembre qui lui vaut pour les trois premiers quarts de l’année un recul en valeur de quelque 4 %. Mais, parmi les AOC, le plus inquiétant provient du Beaujolais : avec un mois de septembre exceptionnellement mauvais se traduisant par une baisse de 20 % en volume et de 25,5 % en valeur, ce qui contribue grandement au recul de 6,4 % en valeur sur 9 mois .
Les vins de Pays conservent encore une légère avance aux trois quarts de l’année, + 2 % en valeur, alors que l’amélioration en volume des sorties de vins de table (+5,7 %) ne permet pas de compenser la baisse des prix subie par ce produit et qui se traduit par un chiffre d’affaires à l’export en retrait de 4,3 %.