Le Centre technique de la salaison est menacé
Le CTSCCV sera-t-il démantelé ? C'est la crainte exprimée par CGT, après sa mise en cessation de paiement. Jean Tayeb, directeur du Centre technique de la salaison, de la charcuterie et des conserves de viandes, n'exclut pas l'hypothèse. Interrogé mercredi par Les Marchés, il a toutefois préféré évoquer une « cession par morceaux ». La structure assure à la fois des missions d'intérêt collectif et des prestations commerciales dans le secteur concurrentiel. Ces dernières semblent les plus menacées.
Tout est parti de la suppression fin 2003 de la taxe parafiscale versée par les professionnels. Elle atteignait 1,5 M EUR, sur un budget total de 3,5 M. Cela a entraîné un déséquilibre financier et a aussi mis en évidence des activités commerciales peu rentables ou déficitaires. « Depuis 2004, un effort de réorientation vers des prestations à plus forte valeur ajoutée, ainsi que la recherche de nouvelles ressources et d'économies ont été menés pour rétablir la situation», souligne un communiqué du centre technique. L'Inaporc a mis la main à la poche, pour à peu près la moitié du montant de l'ancienne taxe. Une cotisation exceptionnelle a aussi été versée une année par les industriels.
L'opération sauvetage n'a pas suffi. « Nous subissons la dégradation des activités commerciales, due à un environnement général difficile, explique Jean Tayeb. Les IAA ont une telle pression sur les prix, qu'elles ont du mal à investir en R & D et dans l'amélioration de la qualité sur le long terme. Sur le marché des analyses, les enchères inversées des distributeurs conduisent à des prix catastrophiques ». Le CTSCCV a été a déposé en décembre auprès du Tribunal de Créteil une demande de redressement judiciaire. « L'objectif est de rechercher, avec les professionnels et le ministère de l'Agriculture des solutions pour le maintien des activités d'intérêt collectif, qui sont unanimement reconnues», souligne le communiqué. Un ou plusieurs plans de cession sont envisagés. L'administrateur judiciaire a demandé à des repreneurs éventuels de faire acte de candidature pour la mi-février. « L'importance croissante des connaissances scientifiques et technologiques en sécurité alimentaire, innovation, qualité des produits doit entraîner la mobilisation de tous», plaide Jean Tayeb.