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Le cassoulet , un «alicament» méconnu

Les plats cuisinés ne valent-ils pas les nouveaux «alicaments», aux promesses multiples?

« Une invitation à manger du cassoulet ne se refuse pas, surtout lorsqu’on sait ce qu’il y a dedans.» C’est par ces mots que Béatrice de Reynal, nutritionniste chez NutriMarketing, a commencé son exposé sur les « alicaments » et les nouveaux plats cuisinés, lors des premiers États généraux de l’agroalimentaire de Castelnaudary (Aude) Manifestation organisée, le 26 août, par le Syndicat du cassoulet de Castelnaudary, dans le cadre de la 6e Fête du Cassoulet de la ville.. Un secteur où l’imagination des fabricants est sans limite. Boisson anti-rides au jus de pomme et collagène, yaourts à l’aloe vera, Coca Cola Sisheido avec promesse de beauté… ou encore strips (papiers fins) à coller sur le palet et qui diffusent des substances contre le stress, pour faciliter la ménopause. « La justification scientifique de tous ces produits est nulle, rien de ce qui a été avancé, n’a été prouvé,affirme la nutritionniste. Ce type d’aliments séduit les populations d’Amérique du Nord, d’Asie et d’Europe du Nord, mais chez les Européens du Sud, c’est le bon sens paysan qui prévaut. En France, on fait davantage confiance à une alimentation de terroir et on n’a pas tord, puisque l’espérance de vie y est l’une des plus longues du monde, notamment parce que l’alimentation y est variée et qu’elle contient beaucoup d’antioxydants naturels.»

21 000 nouveaux plats lancés dans le monde

Une théorie qui devrait rassurer les professionnels de l’agroalimentaire français, surpris tout de même d’apprendre que NutriMarketing a recensé plus de 21 000 nouveaux plats cuisinés lancés dans le monde en 24 mois, parmi lesquels des préparations en kit à reconstituer chez soi (lasagnes, pizzas…) ! Selon Béatrice de Reynal, les trois-quarts d’entre eux restent ensuite sur le marché.

Côté réglementation des nouvelles substances, des produits allégés ou enrichis, des compléments alimentaires et allégations santé, les spécialistes s’activent, tant au plan national qu’européen, pour encadrer leur utilisation, et les contrôles se multiplient. « Depuis 1991, plus de 5 000 produits sont contrôlés chaque année par la DGCCRF et de nombreuses non-conformités sont constatées, tant en terme d’étiquetage que de composition», témoigne Jean-Claude Evrard, directeur de la DDCCRF de l’Aude. Des produits «hors la loi» passent toutefois encore entre les mailles, comme certains aliments courants enrichis en vitamines ou minéraux (céréales pour petit-déjeuner…), un procédé interdit en France.

Se pose ici la question de la responsabilité des IAA et des chercheurs. En voulant toujours faire «mieux», on prend parfois des risques en incluant dans les préparations des ingrédients dont on ne sait pas quel rôle ils joueront sur la santé humaine à long terme. Que dire par exemple du sel de potassium proposé pour remplacer le sel de sodium dans les plats cuisinés?

Pour le sociologue Jean-Pierre Corbeau, qui constate que les deux seuls thèmes marketing que puissent encore développer les IAA sont la santé et le terroir, il ne faut pas oublier la notion de plaisir de la table, dont on sait déjà qu’elle est très efficace dans les hôpitaux pour guérir certains malades.

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