Le breton Sill réorganise son pôle plats cuisinés
Entreprise familiale depuis sa création, le groupe Sill s'est progressivement diversifié. Le CA total (240 M Eur) se répartit aujourd'hui entre l'historique pôle laitier (42 % des ventes) les plats cuisinés (27%), les potages (13 %) et les jus de fruits (18 %). Pour concentrer ses efforts, Sill vient d'annoncer la fusion de ses deux sociétés de plats cuisinés surgelés, la Compagnie Artique (Plabennec) et Primel Gastronomie (Plougasnou).
Les marques continueront d'exister, mais l'entité juridique sera dorénavant la dernière citée, avec un regroupement de la R&D, des achats et des forces commerciales. Effectif en novembre, ce regroupement a été décidé pour simplifier les structures, dont les productions sont complémentaires et les clients sont les mêmes. Il prépare le terrain pour un projet d'expansion d'ici 3 ans, d'un montant de 12 millions d’euros. Le site de Plougasnou (MDD, premiers prix et RHD) doit passer de 17 000 à 25 000 t/an, tandis que Plabennec (marque nationale) va doubler sa capacité aujourd'hui à 3 000 tonnes.
« Devant la taille et l'appétit de nos clients, cela les rassure de savoir qu'il y a du potentiel derrière » a expliqué un représentant de Sill. Le positionnement multi circuits de la société bretonne (GMS, circuits spécialisés, RHD, export) lui assure des volumes, et évite de rentrer en concurrence frontale avec d'autres opérateurs. Les produits bio (à marque Grandeur nature) sont ainsi vendus depuis 1992 chez Biocoop, La Vie Claire et autres enseignes bio, mais pas en GMS, « car il y a trop de gros intervenants» justifie Yves Mermod, directeur de la laiterie Le Gall, filiale de Sill.
La MDD et l’étranger
Le groupe occupe également une très bonne position sur les beurres de baratte, et vient de lancer sur ce segment 4 références originales en petit conditionnement, avec du beurre à la persillade, oméga 3, au sel de Gérande ou encore à l'huile d'olive. La recherche de recettes originales est également d'actualité dans le segment des potages, avec la mise en place d'une ligne d'un coût de 2 M Eur qui permet la réalisation de soupes avec morceaux.
Compte tenu de l'ancienneté dans l'univers du lait, le conditionnement en briques et autres contenants ne pose pas de problème à l'entreprise, qui ambitionne de se lancer dans les soupes au rayon frais dans un an,, après le rayon «ambiant». L'export est en développement, avec des collaborations déjà établies avec l'Américain Heinz en Asie, et des partenaires en Afrique de l'Ouest (jus de fruits) et au Maghreb (poudres de lait). La montée des MDD favorise les opérateurs comme Sill, mais les débouchés sont aussi à l'étranger. « Nous ne pouvons pas rester avec la mer dans le dos », résume le directeur général adjoint Michel Magueur.